Ils ont marqué la société burundaise. Leurs œuvres restent d’une saveur inégalable. Cependant, ils sont oubliés, indigents et terminent leurs jours dans la misère. La mort d’Adrienne Nahimana, une célèbre actrice du feuilleton Ninde a beaucoup choqué. Malheureusement, d’autres acteurs et artistes risquent de subir le même sort. Leurs conditions de vie ne sont pas des plus souhaitables.
« On essaie de survivre. Personne ne peut dire qu’il mène une belle ou une mauvaise vie. Ce qui est sûr, nous nous entraidons et nous nous aimons. A mon avis, cela va tant bien que mal », témoigne Elie Mpfayokurera, alias Bikoroka, acteur de la Troupe Ninde.
Interrogé sur leur vie quotidienne, il demande que des bienfaiteurs puissent les assister : « Il faut qu’ils nous aident à nous développer plus qu’aujourd’hui. »
Bikoroka rappelle qu’au départ, le feuilleton Ninde ne comptait que douze acteurs. Parmi les plus anciens, il ne reste que huit. M. Mpfayokurera signale qu’il existe actuellement deux équipes : une qui travaille à Kabanga et une autre à Giheta.
Les autres acteurs de Ninde ne cachent pas qu’il leur est très difficile de vivre. « C’est vraiment très pénible. En fait, je dirais qu’on n’est pas payé. Parce que l’argent qu’on nous donne, il est destiné à tout le groupe. Il revient alors au responsable de faire le dispatching. Les plus jeunes ne reçoivent qu’autour de 50 000 BIF par mois », confie un acteur.
S’exprimant sous anonymat, notre source trouve qu’ils ne sont pas suffisamment soutenus financièrement : « Normalement, on n’a pas de temps afin de travailler pour nos familles. La préparation et le tournage peuvent nous prendre deux ou trois jours. Et là, c’est toute une semaine qui s’en va. »
Elle affirme que la plupart des acteurs vivent dans la pauvreté : « Si tu n’as pas une famille pour te soutenir, t’assister par exemple quand tu tombes malade, c’est difficile de s’en sortir. Regardez dans quelle condition Adrienne vient de nous quitter. C’est lamentable pour une actrice qui a tant contribué pour cette Troupe et le pays. »
Toujours sous anonymat, un autre acteur déplore que même les aides et les assistances sont venues tardivement : « Son état de santé s’était déjà dégradé. Elle était déjà hospitalisée. Peut-être que certains sont venus pour se faire de la publicité. Car, s’ils veulent réellement nous soutenir, il faut nous aider à nous développer et pas nous attendre sur le lit de l’hôpital. Nos enfants ont besoin de garder ’un bon avenir. »
A ceux qui pensent que ce sont des employés de la RTNB (Radiotélévision nationale du Burundi), il est tranchant : « Non. C’est faux. Parce que si cela était vrai, on aurait des contrats individuels signés, des comptes bancaires, des cartes de la Mutuelle, des cotisations à l’INSS, etc. »
Ce que semble contredire une autre actrice du feuilleton Ninde. « Sans mentir, la RTNB nous paie chaque mois », précise Françoise Rumundike, actrice depuis 1994. Interrogée sur le montant perçu chaque mois, elle préfère ne pas faire de commentaire. Elle demande tout simplement qu’il soit revu à la hausse. En ce qui est des soins médicaux, Mme Rumundike avoue que chacun doit se débrouiller.
Nos deux premières sources, actrices de Ninde, craignent d’ailleurs que la majorité d’autres anciens acteurs risquent de subir le même sort qu’Adrienne si rien n’est fait dans l’urgence pour l’amélioration de leurs conditions de vie.
Nous avons essayé d’avoir la version de Déo Hakizamana, alias Kireko, le leader de l’équipe, à ce sujet mais en vain.
Choquant
« C’est vraiment déplorable de voir une actrice comme Adrienne finir ses jours dans les conditions telles que nous les avons vues. On n’est pas reconnaissant », confie I.K, un amateur du feuilleton Ninde.
Il signale d’ailleurs qu’il a participé aux funérailles de l’actrice Adrienne. Ce qui est choquant, selon lui, est que cette actrice ne devrait pas avoir des problèmes de se faire soigner vu sa contribution dans la promotion de la culture burundaise via l’émission Ninde. « J’ai entendu qu’elle venait de passer plusieurs années étant malade. Pourquoi n’a-t-elle pas été mise dans un grand hôpital capable de lui fournir les soins dont elle avait besoin ? En tout cas, c’est à cause de l’argent. »
Pire, critique-t-il, on a commencé à penser à elle quand son état de santé s’était déjà détérioré. « Peut-être que certains voulaient se faire de la publicité. Et voilà, c’était déjà tard. Elle a fini par nous quitter. »
Sous le choc, cet homme souligne que les acteurs de Ninde devaient être bien entretenus, avoir une maison décente et des moyens financiers pour subvenir à leurs besoins. Et ce, avec un accent particulier sur les anciens : « Sinon, ils vont partir un à un. Et ce feuilleton n’aura plus la même saveur. Oui, on est en train de recruter des jeunes mais ils ne pourront pas jouer comme ces vétérans qui ont des talents innés. »
Il fait remarquer que si cela n’était pas encore le cas, la RTNB devait penser à soutenir de façon visible ces acteurs « car, le Ninde attire un grand nombre de téléspectateurs.»
Les particuliers comme les banques et les entreprises sont aussi interpelés : « J’ai vu des banques qui ont apporté et déposé des gerbes de fleurs sur la tombe de la défunte Adrienne. Mais, il faut penser à les entretenir tant qu’ils sont encore en vie. Il ne faut pas seulement penser à l’argent encaissé grâce à leurs publicités mais aussi à leurs vies. »
Il plaide aussi en faveur d’autres anciens artistes qui ont représenté le Burundi à l’étranger qui ont fait la promotion de la musique et de la culture burundaises : « Il y a quelques jours, j’ai rencontré un certain Mathias, le joueur de l’arc musical, à Bujumbura. Il est vraiment devenu pauvre. J’ai failli pleurer quand je me suis souvenu de quelques-unes de ses chansons à la Télévision nationale. Qu’on pense vraiment à eux. »
Une situation qui choque et gêne aussi de jeunes artistes. Alfred-Aubin Mugenzi, alias Kigingi, comédien, indique que la question de la survie des artistes est un débat qui vient de faire au moins 20 ans. « Ce qu’on doit faire, ce ne sont pas nous les artistes mais il y a une grande mobilisation par le gouvernement. Il doit comprendre que les œuvres des artistes doivent être protégées et faire vivre les auteurs. »
Il s’agit, pour lui, d’un appel à faire à tous les acteurs qui opèrent dans le domaine et à la communauté. « Il faut qu’on organise les états généraux de l’art pour échanger, discuter afin que les artistes puissent vivre de leur travail. Les acteurs de Ninde et tous les artistes du Burundi devraient avoir le droit d’auteurs sur leurs œuvres. On l’a déjà souligné et réclamé maintes fois. »
M.Mugenzi trouve qu’il faut que la communauté reconnaisse les artistes comme des gens qui contribuent au développement socio-économique du pays et qui méritent de mieux vivre.
Contacté à ce sujet, le directeur général de la RTNB, Eric Nshimirimana, s’est gardé de dévoiler les clauses du contrat entre ces acteurs de Ninde et son institution qui estime que ce n’est pas une bonne chose. « Oui, nous avons des accords mais, il me semble bien de ne pas divulguer le contenu. Tu le comprends toi aussi. Ils peuvent même porter plainte contre moi. A moins que ce soient eux qui le disent. Moi, je ne peux pas oser faire cela », a-t-il répondu.
Pour rappel, en 2019, Salvator Nizigiyimana, alors directeur général de la RTNB, a indiqué que le contrat des acteurs de Ninde avec la RTNB, a des limites : « C’est un contrat de prestation et non de travail », avait-il précisé, réagissant sur un cas d’un acteur qui était hospitalisé.
« Ils ne nous aiment pas, ils aiment nos œuvres dont ils profitent »
Beaucoup de Burundais se souviennent des chansons : Abanywa inzoga twaragowe ; Umugabo aganya agaranywe umugore yidoga et bien d’autres morceaux. Elles sont signées Mathias Mijuriro. Agé de 70 ans, c’est à Kinyinya, zone Gatumba, commune Mutimbuzi, province de Bujumbura qu’il habite.
A entendre son passé, au point de vue artistique, on s’attendrait à un vieux aisé. Ce qui n’est pas le cas. Aujourd’hui, pour atteindre son coin, on doit patauger, porter des bottes. Effets des inondations.
Comme sa vie précaire ne suffisait pas, sa maison a été détruite par les crues de la rivière Rusizi. Il s’est retrouvé obligé de vivre dans une tente. « Que voulez-vous que je vous dise ? C’est ici que je vis. C’est une aide du gouvernement. Ils ont installé cette tente et ils sont partis comme si cela suffisait », confie Mathias Mijuriro, rencontré à son domicile.
Il a pourtant fait une longue carrière musicale. Selon ses dires, c’est à l’âge de six ans qu’il a commencé à jouer à l’arc musical. Cela est le résultat d’un héritage familial : « Mon père s’appelait Francisco Baroga. Il maîtrisait bien Inanga (cithare), Ikembe (lamellophone), umuduri (arc musical). Et moi, j’ai été attiré par l’arc musical. »
A cette époque, c’était juste pour agrémenter les fêtes de mariage et jouer pour certaines personnalités.
C’est alors sous l’époque Bagaza que Mathias verra sa carrière se propulser. « En fait, j’ai été beaucoup apprécié par Basile Gateretse qui était beau-père du président Bagaza. Mes chansons et ma manière de jouer à l’umuduri le fascinaient beaucoup. C’est lui qui m’a fait de la publicité et entrer à la radio nationale.» témoigne-t-il Sur recommandation de Gateretse, Mijuriro aura l’opportunité d’enregistrer sa première chanson à la Radio nationale.
C’est avec son frère qu’il va le faire : « En fait, j’ai pensé que s’il y a un autre pour jouer à l’Ikembe, cela produirait un bon résultat » précise-t-il. Son père lui en donnant alors la permission.
Le jour J, ils sont partis à la radio. Arrivés-là, des militaires et certains journalistes les ont intimidés. Et par chance, un certain Ntavyo est venu à leur défense : « Arrêtez d’intimider ces enfants parce qu’ils risquent de ne plus oser venir ici. »
Malheureusement, raconte-t-il, l’enregistrement sera reporté parce que l’équipe destinée à ce travail était partie à Kabezi. Un autre rendez-vous leur a été fixé. « C’est à cette époque que j’ai joué la chanson « Heba ugume mu rugo se Helena wanje » que vous attribuez à tort et à travers à mon fils Bernard. Je l’ai joué quand j’étais petit avant même de me marier avec sa mère. »
Des missions sans « frais de missions »
Ce premier enregistrement à la radio nationale va alors lui ouvrir des portes. D’autres aventures commencent. C’est après cela qu’il a en effet été attaché au ministère de la Jeunesse, au Musée vivant de Bujumbura. Malheureusement, déplore-t-il, ce sont les autres qui ont profité de ses exploits : « J’ai beaucoup travaillé. Ils m’ont fait circuler en Allemagne, en Belgique, … pour représenter le Burundi. La liste est longue. Je ne m’en rappelle même plus. Cela fait peur. Nous avons commencé par la Libye pour huit jours, puis en Belgique, Allemagne, en Louisiane, … »
Mathias Mijuriro est gêné par ailleurs de répondre à la question de savoir ce qu’il a gagné de son travail. « Il faut poser cette question à ceux qui nous amenaient à l’étranger. Ils sont encore là. Ils ne cherchaient que leurs intérêts. Moi quand je me sacrifiais, j’étais convaincu que si quelqu’un travaille, il progresse, il se développe. C’est cela que j’avais entendu. Et voilà. Est-ce que c’est comme ça que ça se passe ? Je ne le pense pas. Chacun pour soi. Si j’ai alors travaillé pour le pays, c’est par patriotisme. Voilà, jusqu’aujourd’hui, je joue toujours à l’umuduri. »
Même si aujourd’hui il ne reçoit aucune assistance, il est convaincu qu’après sa mort, les gens vont se mobiliser pour dignement l’inhumer : « A ma mort, ne soyez pas surpris de les voir m’acheter de bons habits, un bon cercueil pour les funérailles ! Oui, ils le peuvent. Ils sont conscients que j’ai servi le pays. Oui, je l’ai servi mais mourir dans cet état, ce n’est pas bon. »
Et de revenir sur sa maison : « Est-ce que tu as vu où je vis ? Tu as observé ? Cet abri c’est une aide gouvernementale lors des inondations. Ils ont mis cette tente et ils sont partis. Fini. Ouiiii, que Dieu les bénisse ! », ironise-t-il.
Et de hausser le ton : « Ce qui me surprend et que je dis toujours, ils ne nous aiment pas ; ils aiment nos œuvres dont ils profitent. » M. Mijuriro se rappelle d’ailleurs qu’un jour il a demandé si le pays n’a pas de dollars pour les frais de mission pour ceux qui représentent le pays à l’étranger : « Moi je ne les ai jamais eus. Si je l’avais eu, j… Et je le leur dis. Sont-ils tous morts ? Tous ? Celui qui sait qu’il m’a donné au moins 100 dollars, ou 200 dollars, Jamais. Personne. »
Il se souvient en outre que lorsqu’ils sont partis en Louisiane, leurs frais de mission ont été détournés au vu et au su de tout le monde. « Et quand on est allé se plaindre auprès du ministre, il nous a tout simplement répondu ‘’le monde est ainsi fait’’. Face à une telle réponse, qu’est-ce qu’on pouvait faire d’autres pour réclamer ? »
De bons et de mauvais souvenirs
Le jour où le chanteur Mathias Mijuriro allait faire son premier voyage en avion lui a beaucoup marqué. Il a été amené à l’Athénée de Bujumbura pour y passer la nuit et voyager le lendemain. « La nuit, je me suis demandé : comment vais-je entrer dans un avion ? Et j’ai organisé un plan pour m’évader. Parce que je n’y croyais même pas. Je pensais qu’ils sont en train de me mentir, que c’est un piège pour mettre fin à mes jours », raconte-t-il, tout en riant. Il avait été accompagné par son père.
Pour s’éclipser, Mijuriro se souvient qu’il a remonté la rivière Ntahangwa jusqu’à Nyambuye, pendant la nuit : « J’avais peur et je me suis caché et je pensais que l’avion va s’écraser. J’avais aussi peur des Blancs. C’était la mentalité de l’époque. »
Le lendemain, on vient le chercher. Cette fois-ci, il sera amené au ministère de la Jeunesse en attendant une autre mission vers l’Allemagne. Et là, il ne va pas avoir le moyen de s’évader. « Je me suis résigné. Et quand j’ai vu l’avion décoller, je me suis dit : désormais, ces sorciers ne me parviendront plus. C’est fini. »
Et quand il a atterri en Allemagne, certaines scènes et agissements des Blancs lors de son séjour l’ont marqué. « Lorsqu’on était en circulation, dans les rues, des enfants venaient se flotter sur nous pour voir si réellement il n’y a pas de poudre noire sur notre peau. Ils pensaient peut-être qu’on ne se lavait pas. »
Quand il jouait à l’arc musical, il signale que les Blancs affluaient pour assister : « C’est extraordinaire. Les Blancs apprécient beaucoup nos instruments traditionnels. »
RENCONTRE
Bright-Olivier Ndayishimiye : « C’est vraiment très triste »
Est-ce qu’aujourd’hui, un artiste burundais peut vivre de ses œuvres ?
Beaucoup d’artistes ont des difficultés de vivre de leur métier. Parce que justement, il y a des choses qui manquent pour que leurs activités puissent les aider à vivre notamment ce qui est du droit d’auteurs ou des droits qui protègent les artistes et leurs œuvres.
Mais, je pense que le gouvernement est en train de tout mettre en œuvre pour que cette loi soit mise en application de manière effective.
Qu’est ce qui manque concrètement ?
C’est vrai que la loi sur le droit d’auteurs et des droits voisins a été signée, il y a pas mal d’années, c’est-à-dire en décembre 2005.
Il devait y avoir d’autres textes d’accompagnement. C’est notamment le règlement sur le fonctionnement de l’Office burundais des droits d’auteurs (OBDEA). Car, c’est cet office qui a été mis en place pour le droit d’auteurs. Il y a d’autres réglementations comme la loi sur la perception qui a été récemment signée. Il reste les textes qui accompagnent la loi du droit d’auteur.
Je suis dans la commission. Je pourrais dire que dans les jours à venir, la loi sur le droit d’auteur pourra bien commencer à fonctionner. Les textes qui manquaient sont déjà élaborés. Il reste qu’on les transmette au ministre de tutelle pour signature.
Donc, il y a une lueur d’espoir ?
Il y a lieu d’espérer. Je pense que, cette année-ci, s’il n’y a pas d’autres problèmes, cette loi doit commencer à fonctionner. Comme cela, les artistes pourront gagner leur vie grâce à leurs œuvres.
Quand vous regardez par exemple la vie que mène Mathias Mijuriro, et d’autres anciens artistes, quel est votre sentiment ?
Ça fait vraiment mal. Quittons le monde des artistes si vous voulez. Imaginez si un cultivateur cultive son champ, laboure, ainsi de suite et que la moisson c’est quelqu’un d’autre qui vient la prendre.
Donc, c’est vraiment très triste. Je pense que quand on parle d’artistes, on dirait que c’est normal mais ce n’est pas normal du tout. Parce que c’est comme un éleveur. Si tu élèves, quelqu’un d’autre prend ta vache, il va la vendre au marché. C’est très dommage.
Pourquoi une telle situation ?
Je dirais que c’est probablement la situation que le pays a toujours traversée depuis des années. On essaie de comprendre mais il faudra aussi que le gouvernement ou le ministère de tutelle puisse y mettre tous les moyens pour que quand même nous, les artistes, puissions aussi vivre de nos œuvres de peur que probablement, un jour, on risque d’abandonner ce métier qui ne nous fait pas vivre. Le gouvernement devait y songer aussi.
N’est-il pas important de mettre en place un fonds pour assister ces artistes en difficulté ?
Oui. On le demande chaque fois et on espère qu’un jour il y aura ce fonds. Mais, également dans la loi du droit d’auteur, il est prévu que sur toutes les rentrées qui vont être perçues, il y aura également un montant qui va être alloué à ce genre de situation.
Je dirais une caisse sociale. Avec le droit d’auteur, je pense que la vie des artistes sera améliorée.
Le gouvernement du Burundi a trop de priorités. On le dit chaque fois, on essaie de négocier, pour qu’il y ait ce fonds. Je pense que probablement un jour, il y aura une amélioration de la vie des artistes.
Car, ils promeuvent la culture burundaise. Ils éduquent. Il faut que le gouvernement pense à nous parce que nous sommes d’une importance capitale dans le développement socio-économique du pays.