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Ces banques qui malmènent les clients …

05/05/2013 Commentaires fermés sur Ces banques qui malmènent les clients …

Au moment où le secteur bancaire continue à s’élargir par l’arrivée de nouvelles banques, son fonctionnement est sujet à de nombreuses critiques.

<doc|right>Après la DTB (Diamond Trust Bank), la KCB (Kenya Commercial Bank) vient de voir le jour dans le secteur bancaire burundais. Pour Dr Rédempteur Ntawiratsa, professeur à l’Université du Burundi, plus les banques croissent, plus la concurrence s’accentue. Par conséquent, explique-t-il, ce sont les clients qui gagnent : « Ces institutions, dans l’optique de garder leurs parts de marché, sont obligées d’améliorer la qualité de leurs services, entre autres, la facilitation des conditions d’accès au crédit. » Et les plaintes ne manquent pas.

Mercredi 9 mai à l’hôtel Water Front (ex. Novotel). Le SYGECO (Syndicat Général des Commerçants) présentait une {Analyse critique sur la supervision du système bancaire au Burundi.}

En présence des différents acteurs de la vie économique du pays, notamment les représentations des deux vice-présidences, de certains ministères, de la Cour anti-corruption, du Parquet Général de la République, du Conseil Économique et Social, du Sénat…, l’étude a dévoilé [certains des abus commis par les banquiers.->www.iwacu-burundi.org/spip.php?article2657] Parmi ces accusations, l’étude dénonce un système de calcul des intérêts qui ne coïncide en rien avec celui mentionné dans la convention entre la banque et son client lors de l’octroi du crédit. En outre, les banques réclament des remboursements de crédits qu’elles n’ont pas débloqués et des intérêts des capitaux qui n’existent pas. Selon cette étude, toutes ces choses sont faites au vu et au su de la banque centrale qui a le monopole de la supervision de tout le système financier. L’étude a pu recueillir certains cas des victimes de ces pratiques, dont celui-ci.

Le dossier M. H. contre la Banque B*

M.H. et la banque B ont signé une convention d’ouverture de crédit avec constitution d’hypothèque au 12/09/2000, pour un montant de 50.000.000 FBu en deux lignes : l’une à 30.000.000Fbu et l’autre 20.000.000 Fbu.

Selon ce rapport, les dirigeants de la banque ont calculé et encaissé des intérêts exorbitants d’un montant de 31.123.400Fbu avec des taux différents de ceux convenus sur la ligne de crédit de 30.000.000Fbu.

Après plusieurs manœuvres, la vente de l’hypothèque fut organisée en l’absence du client en date du 27/12/2003. La maison a été cédée à un prix dérisoire de 50.000.000 Fbu à la banque B elle-même, qui la revendra à la succession N. S. pour un montant nettement inférieur de 30.000.000 Fbu en date du 28/03/2005. La succession N. S. revendra la maison à Monsieur D. N. pour un montant de 105.000.000Fbu en date du 12/01/2009.

Il y a lieu de signaler que ladite maison avait été construite en 2000 pour un coût total de 180.000.000 Fbu. Jusqu’à cette date de cession, la maison n’avait jamais subi aucune modification. « Rien ne pouvait donc justifier la sous–évaluation de la maison », indique ledit rapport.

Donc, la banque B a continué ses manœuvres, puisque, en date du 25/04/2000, elle l’a assigné encore une fois, au même tribunal de commerce, arguant que l’immeuble donné en garantie a été réalisé mais qu’il reste débiteur pour un montant de 41.445.145Fbu au 28/02/2007,… »

La BRB n’a pas souhaité réagir immédiatement à ces accusations, comme toutes les autres banques d’ailleurs. Elle fait connaitre que cette affaire est actuellement entre les mains de ses techniciens. Il faudra donc attendre le résultat de leurs analyses.

Les banques "traditionnelles" devront s’adapter à la concurrence

Alors que le rapport de la BRB (Banque de la République du Burundi) édition 2010 stipule que 55.9% du crédit bancaire est orienté vers le commerce, 4.6% vers l’industrie et 0.6% à l’agriculture, Dr Rédempteur Ntawiratsa précise : « Cette situation est due au fait que les banques éprouvent une grande réticence envers le secteur agricole, lequel est soumis à des aléas climatiques.» Selon lui, prêter de l’argent aux agriculteurs, c’est prendre un risque inconsidéré. Il ajoute que, pour les industriels, le manque d’ambition serait la raison majeure à la base d’une faible demande de crédit dans ce secteur : « Une fois parvenu à bien nourrir la famille, à payer le minerval des enfants, à avoir une voiture avec un peu de luxe, etc., cela suffit pour la plupart de ceux-ci. »

Quant à la question de savoir si les banques octroient des crédits en s’intéressant vraiment à l’objectif de la demande ou si elles ne sont intéressées que par des garanties, Dr Ntawiratsa place toujours le problème au niveau du manque du jeu de concurrence : « Avec l’afflux de nouvelles banques, les anciennes seront incitées à baisser la barre en exigeant moins pour attirer la clientèle.» On arrivera même au stade où ça sera des banques qui solliciteront les clients pour leur octroyer des crédits et non l’inverse.

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