Les pluies diluviennes qui se sont abattues ce week-end dans les montagnes surplombant la zone urbaine de Gihosha ont provoqué des crues des rivières traversant les quartiers de cette zone. Du côté du quartier Nyabagere, à certains endroits, ces crues ont fragilisé davantage les berges de la rivière du même nom. Les maisons riveraines sont menacées d’écroulement.
« Durant ce week-end, pendant la journée et la nuit, nous avions la peur au ventre. Nous sommes restés sur le qui-vive craignant l’effondrement de nos maisons », ont confié certains habitants du quartier Nyabagere ayant des maisons au bord de cette rivière.
A certains endroits, les eaux de ruissellement ont débordé et les berges de la rivière se sont écroulées. Les habitants qui désirent se rendre dans l’autre quartier Muyaga n’empruntent plus le petit pont reliant les deux quartiers.
A cet endroit, a-t-on constaté, le lit de la rivière s’est agrandi. Les berges se sont écroulées jusqu’à atteindre les maisons riveraines. Les bambous qu’on y avait plantés et les gabions ont été emportés par les eaux. Six maisons sont menacées et peuvent s’effondrer d’un moment à l’autre. Les riverains sont déboussolés.
« Vous voyez vous-même, les berges se sont écroulées jusqu’à la clôture de ma maison. Elle présente déjà des fissures. Je ne sais pas où j’irai quand elle s’effondrera », s’inquiète le prénommé Damas, habitant au bord de la rivière.
Même situation pour son voisin ayant une maison construite en briques adobes. Si rien n’est fait dans l’immédiat, cette maison va s’effondrer.
Le danger reste imminent pour les passagers et les commerçants qui s’approvisionnent sur le petit marché de Gasenyi.
Certains préfèrent emprunter un raccourci en traversant à pieds la rivière mais avec le risque de noyade. D’autres sont obligés de faire le contournement en empruntant soit le pont se trouvant sur la même rivière sur la route Bujumbura-Gitega soit en rejoignant le pont se trouvant en haut sur la route reliant les quartiers Nyabagere et Muyaga.
Les habitants riverains de cette rivière réclament la protection de ses berges avant que l’irréparable ne se produise. « Nous avons, à maintes reprises, alerté les autorités concernées mais ces dernières tardent à réagir », s’indignent-ils.
Des constructions anarchiques
« En construisant, certains habitants ne se soucient pas du respect des normes. Ils s’installent dans les endroits interdits et quand les inondations surviennent, ils en sont les premières victimes », regrette NB, un ingénieur en construction qui habite le quartier.
Pour lui, il faut que les gens soient sensibilisés au respect du Code de l’environnement.
Les autorités locales sont au courant de cette situation. Elles regrettent également que certains habitants aient construit en ne respectant pas les normes.
Didace Nibizi, chef du quartier Nyabagere, demande également à ses administrés de respecter le Code de l’environnement.
Il reconnaît néanmoins le danger qu’encourent les riverains de Nyabagere et invite l’autorité habilitée à canaliser cette rivière à partir des montagnes.
Nous avons essayé de contacter le ministère qui a l’urbanisme dans ses attributions, mais sans succès.