Les professionnels des médias, qui ont pris part à l’émission "Club de la presse" de samedi dernier, ont été unanimes pour reconnaître que les journalistes n’en faisaient pas assez pour sensibiliser l’opinion sur les ravages des grossesses non désirées en milieu scolaire.
La seule province scolaire de Kirundo a enregistré, sur l’année 2012, quelques 387 cas de grossesses non désirées, soit un cas par jour, a calculé Edouard Madirisha, journaliste au groupe de presse « Iwacu ».
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, « il faut penser au sort de ces filles. On devrait traiter de ce genre de sujet dans tous les médias et le plus souvent possible afin de décourager les auteurs».
De l’avis de Gorgon Sabushike, directeur de la radio scolaire Nderagakura, « la situation est déplorable car ces grossesses sont synonymes d’abandons scolaires. Or, l’éducation est l’un des piliers du développement. C’est également condamnable. Surtout quand les enseignants sont impliqués dans ces actes délictueux. S’agissant des remèdes, il faut que les parents sacrifient le temps nécessaire pour débattre des questions sexuelles avec leurs enfants. Quant aux auteurs, il faut les traduire en justice. Seulement voilà, les victimes n’ont pas toujours le réflexe de dénoncer les bourreaux. Une partie de la solution au problème pourrait venir d’un projet de loi sur la répression des violences sexuelles en milieu scolaire en préparation au niveau du Ministère de l’éducation nationale ».
Alexandre Niyungeko, président de l’Union burundaise des journalistes(UBJ), de son côté, a estimé que « ce dossier était particulièrement grave. Cela devrait interpeler tout le monde, à commencer par les plus hautes autorités du pays. Il faut des mesures appropriées pour arrêter cette catastrophe. Ces chiffres donnent la chair de poule. Ces enfants n’ont pas d’avenir. Le pays non plus, à l’allure où vont les choses. La population doit aussi se lever comme un seul homme pour refuser l’innommable. Quant aux journalistes, la responsabilité sociale les invite à en parler le plus souvent possible et à dénoncer ce fléau dans leurs rédactions respectives. Cela doit se traduire dans les productions respectives. »