Construit par le Jesuit Refugee Service (JRS) en partenariat avec l’évêché de Rutana, le centre de Kibimba est fonctionnel depuis le 13 mars 2012. Ce centre dispense une formation aux jeunes filles et femmes dans l’alphabétisation, l’agriculture et l’élevage.
<doc4843|right>Kibimba, Sud-Est du Burundi. Commune Giharo, province Rutana. Plus de 200 Km de Bujumbura. Le paysage est frappant. Notamment, les maisons couvertes de chaume. Cette localité est habitée principalement par des rapatriés venus de la Tanzanie. Beaucoup sont analphabètes et croient encore dans des puissances occultes.
Le centre Umwungere mwiza (Bon berger) de Kibimba se trouve sur la colline Nyamagonzi. A moins d’un 1Km, c’est la Tanzanie. Le paysage est à couper le souffle. Des montagnes tanzaniennes, de l’autre côté, surplombent la rivière Malagarazi. Côté burundais, c’est une savane herbeuse. Un paysage idyllique. Mais il ne faut pas se laisser endormir par la beauté du coin. Des serpents pullulent dans les bois.
Au centre Kibimba, les constructions sont modernes. De loin, différentes de celles de la région. Il est érigé sur 15 hectares dont 8 hectares consacrés aux cultures vivrières et aux champs fourragers. Le reste est occupé par des bâtiments. Des salles de classe, des homes pour les travailleurs du centre, des dortoirs pour les jeunes filles et une maison de la communauté jésuite. A l’extrémité du centre, il y a une étable, une chèvrerie ainsi qu’un poulailler.
Il est 14 heures. Le soleil tape très fort. Les jeunes filles et femmes sont en classe. C’est la deuxième promotion. 144 jeunes filles et femmes. De 14 à 25 ans. Dans une classe, des femmes sont assises, tranquilles, avec leurs enfants dans les mains ou sur le dos. On parle du sida. Les femmes répondent, sans gêne, aux questions de l’encadreuse. «Avant, nous ne savions pas comment nous protéger contre le sida. Maintenant, c’est différent.», souligne une des femmes.
De l’autre côté, dans la classe des jeunes filles, c’est de l’hygiène et la lecture dont il s’agit. «Aujourd’hui, nous sommes capables de lire, écrire et compter.», déclare une des élèves, très fière. Pour Danilo Giannese, chargé de la communication au JRS, cette alphabétisation va leur permettre de se sentir en confiance et contribuer efficacement au développement du pays.
Des leçons d’agriculture et d’élevage ne sont pas oubliées
A part des cours d’alphabétisation, le centre de Kibimba dispense des leçons sur les techniques modernes d’agriculture et d’élevage. «Les cours que nous donnons vont leur permettre d’accroître la production et, partant, diminuer la faim dans les ménages.», déclare Danilo Giannese. Selon Perpétue Minani, bénéficiaire de la première promotion, la formation a beaucoup changé leur façon de vivre. «Nombre de femmes et jeunes filles veulent, aujourd’hui, suivre la formation car elles ont vu son intérêt.», précise-t-elle.
Après la formation, ces femmes sont regroupées en associations. Cela nous permet de les suivre sur terrain et voir si les techniques apprises sont appliquées, explique Egide Ndihokubwayo, employé au JRS. D’après lui, 11 associations ont été déjà créées. Bientôt, ces femmes formées pourront recevoir des chèvres. Ce qui va leur permettre d’avoir du fumier pour fertiliser les champs et améliorer le rendement, ajoute-il.
Ces jeunes filles et femmes reçoivent aussi des leçons d’éducation humaine. A travers ces dernières, elles apprennent les droits de la femme ainsi que le planning familial. «Cela va contribuer à éradiquer la polygamie et à limiter les naissances.», conclut Herman Nakintije, coordinateur des projets JRS à Rutana.