En zone urbaine de Buyenzi, en mairie de Bujumbura, un centre dénommé Centre d’incubation Inde-Afrique est lancé en 2017. Il donne gratuitement des formations dans des filières de couture, de transformation industrielle ainsi que de transformation agricole et alimentaire. Le centre est assez équipé mais il n’a pas encore de cadre légal pour pouvoir bien fonctionner.
« Ce seul centre d’incubation du pays n’est régi que par un décret de création et une ordonnance de mise en place des filières », a reconnu Gérard Nahabandi, directeur du centre interrogé à l’occasion de la Journée internationale des incubateurs, le lundi 11 mars 2024.
Le manque de cadre légal, explique Nahabandi, fait que le centre n’ait pas de livres pédagogiques. Même les cours ont été élaborés par les responsables de l’école à l’époque de son ouverture. Ils ne sont pas validés par le ministère en charge de l’enseignement des métiers.
La Direction du centre déplore qu’il n’est pas encore possible de mener une incubation complète à ses formés. Le directeur fait remarquer que le centre reste limité à la formation comme d’autres centres de métier alors qu’il devrait les suivre et les accompagner jusqu’à leur insertion dans la vie professionnelle. « Nous devrions travailler à l’image de la poule qui couve les œufs et entretient les poussins jusqu’à ce qu’ils grandissent et deviennent indépendants », souhaite vivement M. Nahabandi.
La cherté des machines, un handicap
Il indique par exemple que le centre n’est pas encore en mesure d’offrir les kits de démarrage à ses lauréats. Les machines utilisées sont énormément chères. Une fois distribuées, il serait impossible de les remplacer.
Bien plus, ajoute notre source, les lauréats ne sont pas non plus capables de s’acheter des machines individuellement ou en groupe. Seuls quelques cas existent dans la filière de couture.
Le centre appartient à l’État du Burundi et fonctionne grâce aux dons des machines offertes par l’Inde en 2014. C’est sur la base de ces machines que les filières de couture, de transformation agricole et alimentaire ainsi que celle de transformation industrielle ont été ouvertes. La Direction du centre attend impatiemment la mise en place du cadre légal spécifique pour pouvoir efficacement fonctionner. « Le problème a été soumis à l’autorité compétente. Il pourra avoir une issue favorable », espère-t-elle.
Les formés ne rêvent surtout que de sortir du centre avec des kits de démarrage de leurs travaux.