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Centre Agakura, de l’espérance pour les désespérés

05/05/2013 Commentaires fermés sur Centre Agakura, de l’espérance pour les désespérés

Créé en pleine crise, le centre Agakura offre une formation agro-pastorale à une jeunesse déscolarisée et en perte d’espoir.

« Une formation agro-pastorale est octroyée aux jeunes qui n’ont pas pu poursuivre leurs études », souligne Frédéric Bizindavyi, représentant du centre Agakura basé en commune Makebuko (province Gitega). Ce centre est doté d’une usine de transformation agro-alimentaire. Le centre cultive, grâce à ces jeunes apprentis, des fruits à partir desquels un vin et un jus d’ananas, un vin de citron et des confitures sont produits.

En plus, le centre dispose d’un système de microcrédit. Agakura en fait bénéficier aux ménages environnants. Les secteurs d’intervention sont bien déterminés : l’agriculture et l’élevage, spécifiquement le petit bétail. Benoit Ruzeduka, l’un des fondateurs du centre, explique le système de fonctionnement : « Nous lançons un appel à la population, les intéressés se manifestent. Après, nous faisons le tri des dossiers». Evidemment, ajoute-t-il, pour réussir, le modèle reste incomplet. «Aucune information ne nous échappe sur la situation financière de nos débiteurs. Nous avons des agents formés ici, qui conseillent, suivent, et contrôlent tous nos partenaires. Si une chèvre est vendue, si elle met bas ou si elle avorte, nous sommes tenus au courant en temps réel », explique-t-il.
Le système semble faire ses preuves. La majorité des crédits sont remboursés. Une production de pommes de terre est passée de 9 tonnes par hectare à 15 tonnes en moyenne. Pour le haricot, elle a doublé, passant de 1,5 à 3 tonnes.

De désespéré en porteur d’avenir

« En 1997, nous nous sommes réfugiés en Tanzanie suite à la crise. De retour, après 7 ans d’exil, j’ai été réintégrée à l’école primaire. Mais, après avoir échoué, j’ai jeté l’éponge. Je suis rentrée… », raconte Léonie Niyibitanga qui a été, par la suite, accueillie et formée par le centre. Actuellement, elle travaille au sein du centre dans la transformation agro-alimentaire. Elle vient de se marier et attend son premier bébé.
Jean Bosco Ngendakumana ne portera pas l’uniforme de l’école secondaire, malgré qu’il ait réussi le concours national, en 1993. Il se retrouvera seul avec ses deux petites sœurs, séparés de ses parents à cause de l’éclatement de la guerre civile. Plus tard, il sera récupéré par le centre Agakura, et retrouvera le chemin de l’école. Après avoir achevé les humanités générales, il est devenu l’un des formateurs du centre.

Créé dans un contexte particulier  

« Après 1993, la jeunesse était déboussolée, délaissée et sans espoir  suite aux événements douloureux qu’elle venait d’endurer. Il leur fallait un esprit rassembleur», témoigne Benoit Ruzeduka. Pour Fréderic Bizindavyi, la situation était beaucoup plus délicate, « les tutsi étaient dans les camps des déplacés, les hutus chez eux. Il fallait tous les convaincre pour qu’ils coopèrent et amènent leurs enfants », se souvient-il. L’effort, se réjouit-il, a fini par payer.

Notons que le centre Agakura accueille, chaque année, une trentaine de nouveaux élèves et peut compter sur une centaine d’employés dont la plupart sont formés sur place. Leur machine produit 200 litres de vin par jour et 300 litres de jus. Le vin se vend à 4000Fbu la bouteille, le jus à 600Fbu.

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