Le décret présidentiel du 5 décembre dernier a prorogé le mandat de la Ceni pour une période de six mois. L’élargissement et le nouveau cahier de charges de la Ceni suscitent des divergences au sein de la classe politique burundaise.
«Dans ces six mois, le nouveau cahier de charges de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) est et reste l’organisation du référendum constitutionnel », a indiqué Prosper Ntahorwamiye, commissaire chargé de la communication et de l’éducation civique à la Ceni. Ce référendum est projeté au mois de mai 2018.
Selon le commissaire Ntahorwamiye, les activités prévues sont l’enrôlement des électeurs, l’élaboration des cartes d’électeurs et des bulletins de vote.
«Le train est déjà en marche », affirme le commissaire Ntahorwamiye. La Ceni a déjà contacté les différents prestataires de services. Il y a entre autres, explique-t-il, les maisons d’informatiques pour la confection d’un logiciel d’enrôlement des électeurs, des maisons d’imprimeries pour l’élaboration des cartes d’électeurs.
Interrogé sur l’élaboration d’une carte électorale biométrique, M. Ntahorwamiye rétorque : «C’est faux. Rien n’est en train d’être fait sur ce registre».
Par ailleurs, il fait savoir que la Ceni a déjà entamé des consultations pour la mise en place des démembrements de la Ceni telles la Commission électorale provinciale indépendante (Cepi) et la Commission électorale communale indépendante (Ceci).
Et d’ajouter que la mise en place de ces structures tiendra compte des différentes sensibilités politiques, ethniques et de genre. « Nous projetons mettre en place les Cepi au mois de décembre 2017 et les Ceci au mois de janvier 2018».
L’organisation du référendum sera inclusive
Selon le commissaire Ntahorwamiye, tous les partis et acteurs politiques, la société civile, les confessions religieuses, les médias seront associés. «Tout le processus se veut inclusif ».
M. Ntahorwamiye reconnaît qu’il y a ceux qui disent qu’ils n’ont pas été associés à l’élaboration de la Constitution et qui risquent de boycotter le référendum. «Chaque citoyen a le droit de dire oui ou non au référendum».
Par ailleurs, ce commissaire ne se prononce pas sur la question de l’élargissement de la Ceni. «La question relève du seul législateur».
Quant à la disponibilité des moyens, M. Ntahorwamiye se veut rassurant : «Tous les moyens techniques et financiers sont en place». Cependant, il s’inquiète que la période de six mois est insuffisante. Et de tranquilliser : « Nous allons d’abord travailler et demander peut-être une prorogation après ».
D’après l’article 89 de la Constitution de la République du Burundi, la Ceni exerce ses missions de manière permanente et a un mandat de 5 ans non renouvelable.
>>Réactions
Phénias Nigaba : « Le passé de cette Ceni est controversé »
« Le passé de cette Ceni est objet des polémiques et son travail a toujours été contesté par notre parti », a indiqué Phénias Nigaba, porte-parole du Frodebu. La CENI actuelle a eu toujours des problèmes. Elle a toujours organisé des scrutins entachés d’irrégularités. «Nous doutons déjà que les résultats du référendum ne soient biaisés».
M. Nigaba fait savoir qu’il y a eu plusieurs prorogations de la Ceni. Il précise que la présente prorogation intervient au moment où il y avait un débat autour de l’élargissement de cet organe électoral. Pour le porte-parole du Frodebu, la Ceni doit être restructurée. Et de marteler : «Il y a des hommes et des femmes qui inspirent la confiance, expérimentés et qui sont capables de faire un travail louable ».
Abel Gashatsi : «Nous trouvons opportun d’élargir la Ceni après le référendum »
«L’Uprona n’a pas encore été consulté sur la mise en place des démembrements de la Ceni », affirme Abel Gashatsi, président de l’Uprona. Il est vrai que l’Uprona a envoyé un membre dans la commission chargée d’amender la Constitution. « Mais, nous n’avons pas encore reçu le contenu du projet de Constitution ».
Il indique que les organes du parti (le bureau) doivent d’abord analyser le projet de Constitution pour voir si l’esprit de l’accord d’Arusha a été sauvegardé. Et de préciser que l’Uprona est prêt pour donner sa contribution.
Par ailleurs M. Gashatsi trouve opportun d’élargir la Ceni après le référendum. «Nous allons nous entendre sur une feuille de route définissant la qualité des membres qui vont faire partie de la nouvelle Ceni.» Et de conclure : « Nous voulons à la fois une Ceni rassurante et une Constitution inspirant la cohésion sociale».
Zénon Nimubona : «Le Parena n’a pas été associé aux derniers scrutins»
Zénon Nimubona, président du Parena, indique que la Ceni a, par le passé, montré ses faiblesses. Plutôt, explique-t-il, la Ceni devrait être élargie à d’autres sensibilités politiques pour plus de crédibilité.
Il précise par ailleurs que le Parena n’enverra pas ses représentants dans les démembrements de la Ceni. Et de rappeler : «Le Parena n’a pas été associé aux derniers scrutins».
Kefa Nibizi : «La Ceni est habilitée pour organiser ce référendum»
«Notre parti est prêt à participer aux démembrements de la Ceni», affirme Kefa Nibizi, président du Frodebu Nyakuri. C’est la Constitution qui met en place la Ceni. Or la Constitution est en cours de révision. Pour M. Nibizi, il faut donc attendre son adoption pour que l’élargissement de la Ceni soit effectif.
Par ailleurs, il précise que le processus de révision a été le résultat de larges consultations. «Toutes les sensibilités politiques ont été associées».
Iyindi nyanana ngiyo.
Ibihuna vyakwiye igihugu karabaye.
Ces pol….iens, comme les appelait si bien le général de Gaulle ne pourraient pas regarder dans les yeux leurs enfants.
Le pays est complètement délabré, gangrené par une corruption abominable et il n’y a personne qui s’exprime sur ce sujet.
Triste???
Comment justifier des millions soutirés aux gens qui meurent de faim pour financer un référendum aux résultats connus d’avance?
Ayayaya ! Chacun pour soi et Dieu pour tous ! C’est reparti pour un tour !
Bon courage.