Chaque année, le 14 juillet marque la Journée mondiale des chimpanzés, elle est dédiée à la sensibilisation et à la protection de ces primates proches de l’humain, partageant 98,6 % de notre ADN. Connus sous le nom scientifique de Pan troglodytes, ces « faux-hommes’’ sont confrontés à de nombreuses menaces, notamment le braconnage et la perte de leur habitat naturel au Burundi.
Ces chimpanzés jouent un rôle crucial dans l’écosystème forestier en tant qu’agents pollinisateurs. Cependant, les chimpanzés du Burundi font face à plusieurs défis majeurs.
La forêt de Kibira, principal refuge des chimpanzés au Burundi, a été sévèrement réduite au fil des décennies. Elle est passée de 900 km² à 400 km² en raison de l’expansion des plantations de thé dans les années 1970.
Cette déforestation et fragmentation représentent des menaces significatives pour les chimpanzés, perturbant leurs habitats et limitant leur capacité à se déplacer et à se reproduire. À part la forêt de la Kibira, celles de Vyanda, Makamba, Rukambasi et Rukomwe sont aussi des milieux qui abritent ces primates.
En plus de la perte d’habitat, les chimpanzés sont également victimes de la chasse et du trafic illégal. Ces pratiques nuisent gravement à leur population, mettant en péril leur survie et leur capacité à se reproduire. La pression anthropique, exacerbée par la densité démographique élevée du Burundi et la dépendance de la population à l’agriculture, accroît encore ces menaces.
Le conflit civil au Burundi a exacerbé la situation des chimpanzés. Les mouvements armés ont occupé la Kibira, chassant intensivement ces grands mammifères, y compris les chimpanzés, et causant la destruction de nombreux arbres. Cette période a marqué une dégradation significative de leur habitat.
Efforts de conservation et défis futurs
Lors d’une conférence de presse organisée par l’organisation « Conservation et Communauté de Changement »(3C), son fondateur, Léonidas Nizigiyimana, a déclaré que « les chimpanzés au Burundi sont autour de 100 et 110 seulement pour le moment ».
Ces chiffres soulignent l’urgence d’agir pour protéger ces animaux emblématiques. Selon lui, cet animal est en voie de disparition et plaide pour une protection immédiate afin d’éviter leur extinction.
Le fondateur de 3C a également souligné l’importance des chimpanzés pour le tourisme et l’économie locale. « Ces animaux attirent les touristes, ce qui apporte des devises pour l’économie du pays », a-t-il fait remarquer, soulignant également leur rôle dans la protection de l’environnement, notamment en sauvegardant des espèces végétales comme les pommes-cannelle, elles aussi en voie de disparition.
Samuel Nibitanga, directeur de l’Office burundais pour la protection de l’environnement (OBPE), a exprimé la volonté du gouvernement burundais de rapatrier les chimpanzés burundais qui sont actuellement au Kenya.
En 1995, au plus fort de la guerre civile, 20 chimpanzés ont été déportés au Kenya pour leur protection. Ces primates n’ont jamais été rapatriés malgré des demandes et promesses de la plupart des autorités burundaise à tout faire pour que ces chimpanzés retournent au Burundi avec leur progéniture.
Pour la première fois cette année, le Burundi célèbre la Journée mondiale des chimpanzés, c’est ce jeudi 18 juillet, dans la forêt de la Kibira.