Le lundi 25 mai 2020, les principaux candidats à l’élection présidentielle ont peut-être eu raison de boycotter la présentation des résultats du triple scrutin ! Nous avons en effet appris, de la bouche même du président de la CENI, qu’il s’agit d’une regrettable méprise : ces chiffres n’étaient pas les bons… Il s’agissait, semble-t-il, d’un « draft ». Cela peut arriver, tout le monde peut se tromper…
Mais, la main sur le cœur, M. Kazihise a fait une promesse solennelle : « Prochainement nous allons mettre les chiffres que le bureau a contrôlés et vous allez voir que ces chiffres seront probablement plus justes. » M. Kazihise reste tout de même prudent. Il a dit « probablement plus justes ».
Dès lors, le recours introduit par M. Rwasa devient sans objet du moment qu’il portait sur les chiffres d’un « draft. »
Souhaitons très vite une nouvelle présentation des résultats, en espérant que cette fois le président de la CENI ne se trompe pas de fichier.
C’est vrai, les chiffres étaient en effet très étonnants : des totaux complètement farfelus, des pourcentages fantaisistes… Mais tout s’explique : ce n’était qu’un « draft. »
Question : la CENI va-t-elle organiser une deuxième proclamation solennelle et officielle des « vrais résultats provisoires »? Est-ce que c’est permis?
Et si elle a déjà remis ses résultats provisoires à la Cour Constitutionnelle, pourra-t-elle encore les retirer? Est-ce que c’est permis par le Code électoral ?
Les législateurs pensent à presque tous les scénarios. Espérons qu’ils ont prévu cette situation tout de même un peu inattendue : la proclamation d’un brouillon !
Peut-être qu’il faudrait aussi informer le Président Felix Tshisekedi que les chiffres n’étaient qu’un « draft » et que ses félicitations étaient un peu prématurées…