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« Ce n’est pas le moment de dire que tout va bien »

05/05/2013 Commentaires fermés sur « Ce n’est pas le moment de dire que tout va bien »

Jacques Bigirimana, secrétaire général du parti FNL (aile Emmanuel Miburo), se dit prêt à engager la dernière vitesse pour arrêter les tueries et arrestations dont sont victimes ses militants. Pour lui, il n’y a qu’un seul parti FNL et ceux qui les ont élus à 17% ne doivent pas être victimes de leur choix.

<doc1705|left>{Quelle est votre appréciation de la situation sécuritaire de vos militants ?}

J’apprends qu’ici et là, il y a mort d’hommes ou des exécutions extrajudiciaires, non seulement des militants FNL, mais aussi d’autres citoyens. En tant que responsable politique, je constate que la situation sécuritaire n’est pas du tout bonne. Bref, ce n’est pas le moment de dire que tout va bien.

{Selon une certaine opinion, ce sont vos militants qui sont la cible d’assassinats. Elle parle même de génocide. Qu’en dites-vous ?}

Il n’y a pas que les militants des FNL qui sont tués. Récemment, des chefs collinaires à Muhuta qui ne sont pas de notre parti ont été assassinés. Souvenez-vous du carnage de Gatumba, de l’incendie des plantations d’ananas du Président de la République, des meurtres à Nyambuye et Kanyosha, etc. Les victimes n’étaient pas du parti FNL. Pour ceux qui disent que c’est un génocide, je n’ai rien à dire là-dessus. Toutefois, s’ils ont des preuves tangibles, c’est le moment de les porter à la connaissance de la communauté nationale et internationale. Peut être que ça serait un moyen de mettre fin à cette situation.

{Alors que vous êtes réputés pro pouvoir CNDD-FDD, une opinion s’est étonnée de vous entendre vous insurger contre la traque des FNL fidèles à Agathon Rwasa par la jeunesse de ce parti, les Imbonerakure…}

Il n’ya qu’un seul parti FNL. Nous sommes au courant de certains politiciens, qui manipulent notre jeunesse en créant une situation où certains se sentent exclus, menacés et non citoyens. Nous n’accepterons pas qu’ils nous divisent. De plus, je n’ai jamais accusé les Imbonerakure. J’ai bien précisé que selon des rapports qui nous parviennent, ce sont les Imbonerakure qui sont pointés du doigt. C’est pourquoi j’ai demandé aux FNL qui se sentent lésés de mettre les noms sur les visages de ces Imbonerakure pour que la question soit soumise à leur responsable. Les enquêtes pourront alors commencer. Sinon, ce serait travailler sur base de rumeurs car la ligue des jeunes du CNDD-FDD, c’est toute une organisation.

{Et si des enquêtes prouvent que ce sont les Imbonerakure, que comptez-vous faire ?}

S’il s’avère que ce sont eux qui déstabilisent la sécurité des citoyens paisibles en général et des militants des FNL en particulier, nous allons d’abord contacter le président de la ligue. Si nécessaire, intenter une action en justice.

{La persécution de vos militants ne date pas d’aujourd’hui. Pourquoi avez-vous décidé de sortir de votre silence ?}

Il n’y a eu jamais de plaintes. C’est à ce moment que je viens de recevoir quelques lamentations de nos militants. Si cela était fait avant, j’aurais réagi plus tôt et serais venu à leur secours.

{Vous occupez un poste où vous avez été nommé par décret présidentiel. Ne craignez-vous pas d’être limogé suite à votre prise de position ?}

Pourquoi ? Je suis convaincu que le Président de la République est d’avis que nul n’a le droit de tuer ou de chasser son voisin. Au lieu de me limoger, son Excellence Nkurunziza me récompensera.
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Quand le silence d’Agathon Rwasa devient gênant

Jacques Bigirimana reste réservé sur certaines informations faisant état de la reprise des armes par Agathon Rwasa et certains de ses fidèles : « Je ne saurais dire ce que fait actuellement M. Rwasa car je ne suis pas en contact avec lui. Tout ce que je sais, c’est qu’il y a un groupe de malfaiteurs, de terroristes, qui pillent et tuent des citoyens innocents. » Toutefois, M. Bigirimana estime que son ancien compagnon de lutte doit sortir de son silence pour clarifier la situation : « C’est le moment opportun pour lui de déclarer sa position politique ou la voie pour laquelle il a opté : la reprise des armes ou l’attachement au cessez-le-feu du 7 septembre 2006. » Pour Jacques Bigirimana, cela influerait sur la situation actuelle.

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