L’actuel président de l’ADC-Ikibiri devra comparaître, encore une fois, chez le procureur si besoin il y a. L’un des derniers leaders de l’opposition resté au pays a été relâché dans la soirée d’hier, après des heures d’un interrogatoire plein de suspens.
A 17h, le procureur de la République en Mairie de Bujumbura le laisse rentrer, en lui précisant que les enquêtes continuent et qu’il sera à nouveau « convoqué » si nécessaire. Son avocat, Me Fabien Segatwa, reste évasif sur les véritables motifs toute cette gymnastique judiciaire, en déclarant plutôt que « tout est bien qui finit bien ».
Pourtant, le commissaire venu arrêter Léonce Ngendakumana ce matin du 20 septembre, avait deux mandats;<img1339|left> un d’amener et un autre de perquisition : « Sur le mandat d’amener, le mot « audition » a été biffé et remplacé par « attentat à la sûreté intérieure de l’Etat », a indiqué Me Segatwa. Arrivé au parquet à 6h30, le président du Frodebu et de l’ADC-Ikibiri a attendu jusqu’au-delà de 10h pour rencontrer le procureur. D’après Me Segatwa, cette lenteur s’explique par la grève des magistrats qui a débuté ce mardi même.
Vers 13h05, entouré de policiers, le président du Frodebu est amené chez lui dans une camionnette de la police nationale. On croit que c’est fini. Mais ce sera pour une nouvelle fouille perquisition. Les journalistes suivent. 30 minutes après, tout ce monde retourne au parquet de la République en Mairie de Bujumbura, où Léonce Ngendakumana reste encore longtemps à attendre que le procureur le réinterroge.
Quelques heures plus tard, on apprend qu’il n’ira pas à la prison centrale de Mpimba, comme le craignaient son avocat et quelques membres de sa famille venus l’accompagner : « Nous sommes contents qu’il rentre chez lui », se réjouit l’un d’entre eux.