Pour ce coup d’Etat des Forces armées burundaises, c’est le Major Pierre Buyoya, président du Comité militaire pour le salut national (CMSN) « pour sauver le pays de la dérive dans laquelle l’avait engagé le régime de Bagaza », qui lira la déclaration.
Les raisons qui ont motivé leur action sont multiples. Les mêmes causes produisant les même effets, ils ont rappelé la déclaration qui avait justifié la chute de la 1ère République : « L’appropriation par une seule personne de tous les pouvoirs de l’Etat et du parti, le blocage des institutions, la violation constante de la Constitution à peine promulguée, l’incohérence d’une politique économique favorisant particulièrement la croissance d’une classe de fonctionnaires et de privés tant nationaux qu’étrangers rompus aux techniques de la spéculation, de la corruption et de la fraude… » Pour le CMSN, après seulement quelques années, le régime de la 2ème République était retombé dans les mêmes errements.
Selon la déclaration, l’ex-Président Bagaza ne se contentait plus seulement de collectionner titres et fonctions, il empiétait systématiquement sur les prérogatives des autres institutions. Le dialogue amorcé au début de son régime a rapidement dégénéré en une concentration autoritaire de pouvoirs entièrement délibérée : « Il s’était entouré d’hommes incompétents à des postes clefs tant civils que militaires, ce qui l’amenait à prendre des décisions incohérentes et précipitées rendant ainsi aléatoire la conduite des affaires de l’Etat. »
D’après le CMSN, l’effritement conséquent de la confiance du peuple dans son Président commençait à montrer des signes inquiétants de démobilisation politique par manque d’intérêt et une peur savamment nourrie par une oligarchie repue, arrogante et d’une prétention sans bornes.
La déclaration précise que l’exaspération des querelles religieuses stériles entraînant une cascade de mesures irréfléchies désorientait complétement la population. « Le caractère répétitif, obsessionnel et surprenant de ces décisions, était devenu un alibi pour masquer les autres insuffisances et incohérences du régime ». La liste des griefs n’est pas exhaustive.
Le Comité militaire pour le salut national a pris des engagements envers le peuple. Il s’agit notamment de la consultation : « le dialogue, la critique et l’autocritique au sein du parti Uprona devront guider la conduite du pays », le bon voisinage, la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, le non alignement positif, la liberté de culte.
Comité militaire pour le salut national, « instance suprême de l’Etat »
Président : Major Pierre Buyoya
Membres :
• Lieutenant-Colonel (Edmond Ndakazi, Gervais Ndikumagenge, Gédéon Fyiroko, Jean-Baptiste Mbonyingingo, Jean-Claude Ndiyo, Aloys Kadoyi, Athanase Nziyumvira)
• Major (Etienne Sindihebura, Gérard Cishahayo, Simon Rusuku, Léonidas Maregarege, Michel Mibarurwa, Lucien Rufyiri, Bernard Kabwari, Jean Bikomagu, Jean Niyongabo, François Bizindavyi, Didace Nzikoruriho)
• Commandant (Lazare Gakoryo, Evariste Niyungeko, Cyrille Zihabandi, Charles Ntakije, Pascal Simbanduku, Séverin Njejimana, Aloys Semujangari, Georges Mukorako, Sylvestre Ningaba, Bernard Bijonya, Daniel Nengeri, Gérard Haziyo).
Source :
Melchior Mukuri. Dictionnaire chronologique du Burundi. L’ère des Coups d’Etats, p.297-304
Cher Éditeur de cette article, Duhe amahoro, ureke tutwibutsa izo ntwaro ntazo tugikeneye no gusubira kumva, intwaro z igikenye n’agahotoro nkizo tubona ubu iyo ntavuze kwaba giti mujisho. Turakeneye nokudasubira kumva abo bantu mu mazina yabo. Imana ihabwe icubahiro kwivyo bitangaza yadukoreye.
Les coups d’Etat sont souvent sanglants. Eux, ne faisaient que la révolution de palais. Pour garder le pouvoir, il a déposé son cousin pour que les militaires d’autres régions/provinces ne déplacent pas le pouvoir quand le régime commençait à être faible.