Lundi 23 décembre 2024

Opinions

Ce jour-là, le 9 février 1991 : adoption solennelle de la Charte de l’Unité nationale

09/02/2014 3
Le monument de l’Unité nationale ©Iwacu
Le monument de l’Unité nationale ©Iwacu

Le matin, Venant Kamana, alors président de la Cour suprême, avait fait la proclamation des résultats définitifs du référendum, au Palais du congrès de Kigobe : « La Charte de l’Unité nationale a été approuvée par les Burundais à 89,21%. » Les électeurs n’ayant pas voté la Charte représentent 10,6%. La première province à approuver la Charte a été Cankuzo, 98,33%. Contre Bujumbura rural, la dernière, avec 62,08%.

Ce jour même, le Chef de l’Etat, Major Pierre Buyoya, a signé le décret-loi portant l’adoption solennelle de la Charte de l’Unité  nationale.

« Nous scellons à jamais cette alliance pour consolider notre unité »

Dans cette Charte, les Burundais proclament leur foi dans la pérennité de l’unité nationale. Selon la Charte, l’unité nationale a toujours constitué le recours salutaire contre tous les drames. Pour cela, les Burundais condamnent tout ce qui viendrait les diviser : « Nous ne cautionnerons jamais les actes et comportements divisionnistes de quelque nature que ce soit. » Pour y arriver, ils prennent des engagements : « Nous nous engageons à bannir de notre société toute idéologie divisionniste …, à respecter la vie humaine…, combattre l’injustice…, privilégier l’intérêt général… » Les Burundais ont pris la ferme résolution d’organiser la vie nationale dans la voie de l’unité.., la gestion démocratique de l’Etat… le respect des droits de l’Homme. Ils ont arrêté que la Charte est un pacte irrévocable, inviolable : « Nous scellons à jamais cette alliance pour consolider notre unité. » Et de conclure : « Tout Murundi, présent et à venir qui ira à l’encontre de la présente Charte, se sera rendu coupable d’un acte de haute trahison à l’endroit de la Nation et du peuple burundais. »

Hélas, deux ans après, le Murundi a commis la haute trahison !

En décapitant d’abord la Nation, le 21 octobre 1993 : le premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, et ses proches collaborateurs sont sauvagement assassinés. En tuant ou en pillant ensuite son voisin, pour être né tutsi, hutu ou twa. Une guerre fratricide s’en suivra, occasionnant des centaines de milliers de veuves et orphelins, des déplacés intérieurs et des réfugiés.

Et aujourd’hui ?

L’Accord d’Arusha signé le 28 août 2000 reconnaît la nature du conflit burundais. D’une part, un conflit fondamentalement politique avec des dimensions ethniques extrêmement importantes. D’autre part, un conflit découlant d’une lutte de la classe politique pour accéder au pouvoir et/ou s’y maintenir. Les Parties se sont alors engagées à respecter les principes et les mesures pour pallier de nouveaux conflits. Notamment une nouvelle constitution fondée sur les valeurs de justice, de la primauté du droit, de démocratie, de bonne gouvernance, de pluralisme, de tolérance entre les différentes composantes politiques et ethniques du peuple burundais. Ce qui fut fait : le 18 mars 2005, une Constitution, qui s’inspire largement de l’Accord d’Arusha, est promulguée. Une très bonne Constitution, comme d’ailleurs la Charte de l’Unité  nationale.

Et la réalité ? S’il vous plaît, que les politiciens pensent, au moins, à l’avenir de la jeunesse. Le cas de l’ETS est pathétique !

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. Georges K.

    Je pose une question: lorsque vous évoquez la crise de 1993 pourquoi marchez vous sur des oeufs et évitez de dire clairement ce qui s’ est passé? A qui profite le floue artistique que vous entretenez en parlant d’ une guerre fratricide qui a suivi la mort du Président Ndadaye? Voulez vous parler de ce que l’ ONU a qualifié de génocide dirigé contre la minorité tutsi en 1993 ou des Victimes de la guerre civile consécutive à la création du mouvement armé CNDD? Ce genre d’ article est destiné aux étrangers et non aux Barundi qui connaissent la vérité sur leur histoire récente.

    • borntomakelovenotwar

      Et si on comptait les morts ? Et nous les compterons, la CVR arrive et on établira la vérité. Pensez-vous que l’armée mon-ethnique surarmée en a tué moins que les civils armés de machettes ? Parfois l’armée massacrait et incendiait tout sur son passage, comme au marché de Kivyuka et a dit aux enquêteurs des Nations Unies que c’étaient des victimes tutsis de génocidaires hutu !!!!!!!!!!!!!!! Et vous évoquez les Nations Unies qui ont reçu les rapports des mêmes criminels. Merde ! Comme l’a dit Louise Mushikiwabo, les Nations Unies ne sont pas le réservoir de la vérité. Léandre a bien écrit, après Ndadaye, il y a eu une guerre fratricide.- Attendons la CVR tout de même.

    • kabura

      @Georges K.
      Je vous pose une question aussi, Georges K.: Qui a commis ce que vous qualifiez de « génocide » contre la minorité tutsi? En effet, au lendemain de l’assassinat sauvage du président Ndadaye et de ses plus importants(constitutionnellement parlant) collaborateurs, l’armée était mono ethnique, la justice pareille, et le pouvoir politique venait d’être décapité par cette même armée criminelle. Qui dès lors avait les armes et la capacité pour perpétrer un génocide? Je pense que vous faites partie de ceux qui croient qu’en répétant un mensonge à plusieurs reprises, celui-ci deviendra la vérité. Je vous assure que NON, ça restera un mensonge. Barayamaze bati: « Ingwe igutwara igitungwa, ikagutanga kuraka ». J’espère que cet adage illustre vos propos(que vous pouvez toujours rectifier) et non votre état d’âme, Georges K. Ça serait regrettable.

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