C’est une nouveauté au Burundi : la société ALOA pave les maisons de carreaux de façon moderne. Dieudonné Kwigize, son directeur général a acquis l’expérience en Afrique du Sud.
Avant de mettre des carreaux dans une maison, on ne doit pas démolir le ciment existant. « On mélange le ciment à du sable et un produit qu’on applique à l’endroit que l’on veut carreler », explique Dieudonné Kwigize, directeur général de la société All in One Artist (ALOA). L’espace doit être plat. Avec ce système, un sac de ciment peut couvrir entre 7 et 8 m² d’espace à carreler alors qu’avant, il couvrait 2,5 à 3,5 m² seulement. En outre, l’épaisseur du carreau est de 1 cm alors qu’avant, il pouvait être de 2,5 à 5 cm.
Avec l’ancien système de carrelage, on démolissait la surface avant de mettre des carreaux. Ce qui avait un impact négatif sur la maison qui pouvait s’effondrer: « Dans ce chantier (à Kinanira, commune urbaine de Musaga), cela faisait cinq ans que le propriétaire de la maison voulait carreler sa maison. Il avait essayé et le premier niveau s’était effondré, parce qu’on devait démolir», explique-t-il.
Défis
Selon Dieudonné Kwigize, le ciment utilisé au Burundi n’est pas celui bon pour être appliqué sur les carreaux, même dans son entreprise : « Nous devrions utiliser le ciment col mais nous carrelons avec le ciment simple. Entre les carreaux, on devrait mettre le ciment appelé graout. » Ces ciments sont rares à Bujumbura parce que chers : « En Ouganda, le sac de ciment col coûte 15 mille shillings (12 mille Fbu) alors qu’il coûte 42 mille Fbu à Bujumbura. »
Les carreaux de l’ALOA ont une longévité d’au moins 10 ans. La main d’œuvre pour 1 m² coûte 18.000 Fbu. Les 4 employés de l’ALOA reçoivent chacun entre 2.500 et 3.500 Fbu par jour : « Chaque employé gagne au moins 100.000 mille par mois. »
Repère
Pour M. Kwigize, au Burundi, on ne sait pas carreler les maisons sans faire de dégâts. Son ambition est de former les carreleurs burundais comme il l’a déjà fait pour ses employés. Il a appris ces techniques en Afrique du Sud, où il s’est spécialisé en finissage des maisons, à Cape Town College, promotion 2004. L’année suivante, il a fait des stages dans des sociétés sud-africaines. Et de 2006 à 2008, il travaillait à la société Cape Flowring qui carrèle l’intérieur des maisons. De 2008 à 2009, il a fait des sous-traitances pour la société Ceiling Partition. Rentré au Burundi et il crée sa société ALOA dont l’agrément a été obtenu en juin 2011. ALOA a déjà carrelé plus d’une dizaine de maisons depuis.
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« C’est propre » Un habitant de Ngagara dont la maison a été carrelée par ALOA témoigne : « C’est très propre. Avec l’ancien système, après les travaux, on devait peindre de nouveau à cause des saletés après les travaux. Avec ALOA, on n’a pas besoin de peindre parce qu’on ne démolit pas. » Cela faisait trois ans qu’il hésitait à carreler sa maison de peur de la démolir.
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