Onze jours après le prononcé du jugement, les détenus sont impatients de savoir le verdict rendu par la Cour d’Appel de Bujumbura.
Au moment où la Cour affirme avoir prononcé son verdict, ce vendredi 31 janvier, le détenu Joseph, surnommé Kabizi, dit qu’il ne sait pas si le prononcé du jugement a déjà eu lieu, plus de deux mois après la mise en délibéré du dossier.
Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh, se veut rassurant : « La greffe est en train de rédiger la copie de jugement. Une fois ce document disponible, les détenus seront signifiés du jugement pour que ceux qui le désirent fassent un pourvoi en cassation. »
Signalons que tous les 18 accusés ont été condamnés à des peines de prison. Alors acquittés par le Tribunal de Grande Instance de Bujumbura, deux accusés libres se voient condamnés respectivement à 3 et 2 ans de service pénal principal. « Il va sans dire qu’ils se pourvoiront en cassation pour échapper à prison », commente un avocat. Quant à Ferdinand Ngabireyimana, alias Mabele, l’homme qui avoue avoir participé dans l’exécution du carnage, sa peine passe de la prison à perpétuité à 25 ans de service pénal principal.
Les condamnés auront 60 jours pour se pourvoir en cassation à compter du jour du signifié de jugement.
La défense déplore toujours que dans cette affaire de massacre de 39 personnes au bar Les amis le 18 septembre 2011, les hautes personnalités de la police nationale ou du service national de renseignements citées dans le dossier n’aient pas été appelées à la barre.