L’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) salue la mesure du gouvernement de mettre en place des frais alloués au fonds stock stratégique dans la nouvelle structure du carburant. Cependant, il déplore que le gouvernement n’ait pas baissé les prix du carburant malgré la chute des prix sur le marché international.
« Depuis le mois de septembre 2022, les prix des produits pétroliers sur le marché international ont chuté. Dans les pays voisins du Burundi comme la Tanzanie, on a aussi diminué les prix du carburant ces derniers mois. Malheureusement, le gouvernement du Burundi n’a pas revu à la baisse les prix », fait savoir Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome.
Il estime qu’il devrait y avoir une baisse d’au moins 450 BIF par litre du carburant sur les prix actuels. Pour lui, maintenir les prix fixés en avril 2022 profite aux importateurs et enfonce les consommateurs dans la misère. Il trouve que l’Etat a perdu environ 100 milliards BIF depuis septembre dernier suite à la non-baisse des prix des produits pétroliers.
En outre, Gabriel Rufyiri fustige des pénuries persistantes des produits pétroliers. Selon lui, ces pénuries sont dues au manque des devises et au monopole dans l’importation des produits pétroliers : « Il faut que le gouvernement prenne des mesures pour juguler ce manque de devises. Qu’il y ait aussi beaucoup d’importateurs du carburant ».
Il recommande la transparence dans la gestion du secteur pétrolier. Pour lui, le gouvernement devrait revoir la structure du carburant chaque mois pour l’adapter aux cours mondiaux et la rendre accessible au public.
« Qu’il y ait une loi régissant la gestion du stock stratégique carburant »
Dans la structure du carburant importé via Eldoret et Dar-Es-Salaam, rendu public par le ministère de l’Energie et des Mines ce 24 mars, des sommes de 125,333 BIF par litre d’essence super, 257,012 BIF par litre de Gasoil et 138, 805 BIF par litre de pétrole sont allouées au fonds stock stratégique.
« C’est important que le gouvernement ait pensé à mettre en place le fonds de stock stratégique du carburant. On a toujours réclamé sa constitution », apprécie Gabriel Rufyiri. Cependant, il rappelle que dans le passé, le stock stratégique n’a pas été constitué malgré la mise en place des montants réservés à cette fin.
Il demande au gouvernement d’élaborer une ordonnance conjointe du ministère des Finances et celui de l’Energie et des Mines pour expliciter la constitution et la gestion du stock stratégique du carburant : « L’ordonnance ministérielle est un outil juridique important pour la bonne gestion de ce stock stratégique. Au cas contraire, l’argent risque d’être détourné au lieu de constituer ce stock tant nécessaire ».
Rappelons que les prix actuels du carburant, dont 3 250 BIF pour l’essence, 3 450 BIF pour le mazout et 3 150 BIF pour le pétrole, ont été fixé le 28 avril 2022.
Iwacu a contacté le ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, en vain.