Au ministère du commerce, de l’industrie, des postes et du tourisme, la ministre et les ‘’pétroliers’’ se sont réunis ce 16 août. Pendant plus de deux heures et demie, ils ont discuté des intérêts des uns et des autres pour rendre disponible le carburant à la pompe. Les conclusions d’un rapport attendu ce vendredi 19 août pourraient dénouer la crise.
« L’actuelle pénurie du carburant n’est pas due à la récente baisse du prix à la pompe [de 30 Fbu sur chaque produit pétrolier]. Le problème se pose longtemps avant les nouveaux tarifs. » Cette déclaration est de Jean Marie Uwihanganye, représentant de Engen, un des importateurs, dans la réunion.
Au moment où le gouvernement a abandonné certaines taxes sur ces produits, selon la ministre du commerce, les pétroliers eux ne sont toujours pas satisfaits et croient qu’ils travaillent à perte. Leur marge bénéficiaire serait en effet inférieure à la taxation du carburant par l’Etat.
Selon le représentant de Engen, cette situation aurait occasionné une baisse d’importation des produits pétroliers. D’où de longues files sur les stations parce que « la quantité n’est pas suffisante. » La situation ayant perduré, quand bien-même le gouvernement aurait accepté de perdre certains taxes, la ministre Victoire Ndikumana a rencontré les pétroliers pour essayer de trouver une solution.
Des compromis: la structure du 10 août fixant les nouveaux prix reste en vigueur. La commission mixte qui s’est rendue en Tanzanie pour s’enquérir du processus d’importation de ces produits sortira son rapport final ce vendredi le 19 août, à partir duquel la structure actuelle sera revue : « Le changement de structure n’implique pas nécessairement celui du prix à la pompe », fait savoir madame Ndikumana.
En attendant, les pétroliers s’engagent à écouler les stocks qu’ils ont, et à faire d’autres commandes : « Rien n’assure donc qu’il n’y aura plus de files sur les stations à essence, parce que les stocks disponibles ne sont pas suffisants », avertit le représentant de Engen. Il indique aussi que la situation sera normalisée dans une dizaine de jours.
En ce qui est de la baisse du prix du baril qui n’affecte pas pour autant le prix local, M. Uwihanganye indique que le mécanisme de fixation des prix est une question très complexe et que plusieurs paramètres sont tenus en compte pour fixer ces prix. Par exemple,« le cycle d’importation qui prend normalement 45 jours au moins peut en prendre aujourd’hui 90. » Et tout cela occasionne des dépenses qui doivent être prises en compte quand on fixe le prix à la pompe. Or, les pétroliers veulent gagner, le gouvernement aussi. D’où le bras-de-fer qui, probablement, pourrait se solder ce vendredi 19 août par un compromis.