32 maisons détruites et 6 autres inondées, tel est le bilan des dégâts occasionnés par les fortes pluies dans le quartier de Carama de la commune Ntahangwa. Elles se sont abattues dimanche 22 avril sur toute la ville de Bujumbura.
Lundi 23 avril, vers 11h sur l’avenue Taba. Celle-ci est la plus touchée. Elle est impraticable. Elle est boueuse. De grosses pierres ont été charriées par les eaux et jonchent les rues.
Les maisons situées au bord des routes ont été envahies par des sédiments charriés par ces eaux en furie. La désolation se lit sur les visages des habitants de ce quartier.
Ils ont du mal à accéder à la route principale. Un bon nombre est resté à la maison. Certains s’activaient à laver et à rincer différents objets. Au moment où d’autres séchaient les effets de couchage, des meubles,… au soleil. D’autres encore s’activaient à sortir les sédiments de leurs maisons.
Une dame habitant sur cette avenue témoigne avoir été alertée par ses enfants : «Je les ai entendus crier. Je me suis précipitée dans la chambre et les ai trouvés debout sur le lit». Des eaux se sont introduites dans la chambre.
Aucun membre de sa famille n’a quitté la maison. Même les enfants ne sont pas allés à l’école : «Le matériel scolaire est endommagé».
Un quadragénaire, debout devant sa maison, impuissant face l’ampleur du phénomène, se dit désespéré. «Nos maisons sont condamnées, nous ne savons pas vers où déménager». Des fosses septiques et puits perdus de sa maison ont débordé.
Des habitants désabusés
Les travaux de stabilisation de la rivière Gasenyi y sont pour quelque chose. Ils ne sont pas encore terminés. Sur ce, le quartier de Carama en est victime. Elle devient submergé à la suite de fortes pluies et déverse les eaux dans les maisons d’habitation. Avant de relever le défi de canalisation des eaux en provenance des montagnes surplombant ce quartier : «Elles sont étroites».
A quelques encablures, une mère de 3 enfants n’en revient pas. Elle a dû débourser 150 mille Fbu pour que la boue qui a envahi sa maison soit enlevé. «C’est beaucoup d’argent. Que ferais-je si la pluie entraînait les mêmes dégâts demain ?»
Les habitants de ce quartier demandent aux responsables des travaux de la construction du pont en cours d’effectuer des descentes pour se rendre compte des effets produits par ces chantiers afin d’y remédier avant qu’il ne soit trop tard.
Pour Venant Hakizimana, directeur de la planification des opérations de secours à la Protection civile, la population devrait faire l’assainissement de leurs avenues. «Notamment en débouchant les petits caniveaux qui longent leurs rues».
En outre, il souligne que l’administration devrait créer une équipe d’experts de la protection de l’environnement et de gestion des eaux. Leur travail consistera à élaborer des stratégies pour faire face à ce phénomène récurrent.