Deux ans après son ouverture, l’établissement n’a ni matériel didactique ni bibliothèque. Il n’y a même pas d’électricité. Le directeur lance un cri d’alarme.
<doc5603|left>L’école, construite par la population dans le cadre des travaux communautaires, se trouve au chef-lieu de la province Cankuzo. L’établissement accueille des élèves qui viennent des quatre coins du pays. Ce sont 4 beaux bâtiments flambant neufs. Mais cette beauté externe cache une triste réalité interne.
L’école a trois sections : informatique de maintenance, informatique des opérateurs ainsi que la section plomberie. Mais le matériel pour dispenser et appliquer les cours fait défaut. Même l’électricité est inexistante. «Comment enseigner l’informatique sans électricité et sans ordinateurs suffisants?», s’interroge N.H, un enseignant de cette école. D’après lui, l’ETS de Cankuzo n’a que 3 ordinateurs pour tout l’établissement. «3 ordinateurs pour une classe de 38 élèves. On ne peut pas enseigner dans ces conditions», déplore-t-il.
Dans la section plomberie, la situation est plus grave. Selon N.H, la section ne possède aucun outil. «Il n’y a même pas d’atelier pour la pratique», déplore-t-il. Les élèves font quelques fois des « visites » à la Regideso pour faire des exercices pratiques.
Du coté des professeurs, ce n’est pas la grande joie. D’après eux, ils travaillent dans de mauvaises conditions. «Nous nous débrouillons pour trouver des livres en les empruntant dans les lycées du coin, à l’ETS Kamenge (Bujumbura) ou à Bubanza», se lamentent-ils. Et d’ajouter : « Nous n’avons même pas de chaises dans la salle des professeurs.»
«A l’aide !»
La Direction Provinciale de l’Enseignement (DPE) à Cankuzo se dit conscient du problème. Corneille Kanonko, conseiller chargé des ressources humaines, précise que la DPE aide dans le plaidoyer auprès du ministère ayant l’éducation dans ses attributions et auprès des bailleurs. «Nous n’avons pas de budget alloué aux écoles», déclare-t-il.
Il souligne, en outre, que le gouverneur de Cankuzo est en discussion avec la Regideso pour régler la question de l’électricité. Cependant, il se félicite du travail déjà accompli car d’après lui, cette école est une fierté pour les habitants de Cankuzo. «C’est le fruit du travail de toute la population». Du reste, il précise que petit à petit l’école va trouver ce matériel qui lui manque.