Certains travailleurs, surtout les manœuvres, accusent le gouverneur de détourner leurs salaires. Ce dernier rejette toutes ces accusations.
<doc6663|left>C’est un imbroglio pas facile à démêler. Les travailleurs de la société française Sogea Satom qui construisent la route Cankuzo-Muyinga sont divisés en deux groupes. Ceux qui sont payés par la société elle-même et d’autres par le gouverneur de la province Cankuzo, Jean Berckmans Niragira.
Ces derniers avaient arrêté le travail le 7 janvier. Ils réclament la totalité de leurs salaires du mois de décembre 2012 et l’augmentation de leur salaire journalier.
Selon C.H., un manœuvre venu de la province Cibitoke, ce problème a commencé dès le début des travaux de construction de cette route. Ce jeune travailleur de 21 ans affirme qu’au début, ils étaient censés percevoir 3500 Fbu par jour : «Nous avons été très surpris de recevoir seulement 2 000 Fbu par jour». D’après lui, quand ils sont allés demander des explications aux responsables de la Sogea, ils ont été renvoyés au gouverneur. D’après C.H., un comptable leur a signifié que 1 500 F ont été retranchés sur les 3500 Fbu qu’ils devaient percevoir. Explication : 500 Fbu pour les travaux communautaires et 1000 Fbu pour le gouverneur.
La goutte qui a fait déborder la vase
D’après S.B., les responsables de la Sogea leur avaient promis une somme de 100 mille Fbu en décembre, en plus du salaire, pour les fêtes de fin d’année. « Je comptais alors percevoir 200 mille Fbu mais je n’ai reçu que 38.500 Fbu. C’est inadmissible», se révolte-t-il. Ce qui nous a surpris, poursuit-il, c’est que le jour de paie on nous a amenés au siège de la Sogea alors qu’auparavant on percevait notre salaire au marché de Cankuzo. «Il n’y avait aucun responsable de la Sogea, tous étaient partis en congé », précise-t-il.
Le gouverneur de Cankuzo réfute ces allégations. Il affirme qu’il n’est pas impliqué dans ce dossier. Il souligne qu’il a fait des enquêtes quand il a entendu ces rumeurs. Selon lui, pour payer ces travailleurs, la Sogea Satom passe par des sous-traitants. Ces derniers les paient et ils réclament après l’argent à la société. Et d’ajouter : «Je ne suis pas un sous-traitant de la Sogea.» Il a tenu à souligner que ces travailleurs ne paient pas d’argent pour les travaux communautaires. Le gouverneur Niragira a renvoyé les journalistes au directeur des travaux de la Sogea. Iwacu a tenté de le joindre sans succès.