Depuis juillet, le parc national de la Ruvubu a pris feu. Sa superficie est déjà dévastée à 80%. L’inspecteur des forêts à Cankuzo affirme qu’il est difficile d’éteindre ces feux, les moyens faisant défaut.
<doc5079|left>Le Parc national de la Ruvubu s’étend sur 50 800 hectares de superficie. Elle ronge une grande partie de l’Est et une petite partie du Nord du Burundi. Cette étendue est partagée entre quatre provinces : Cankuzo, Ruyigi, Muyinga et Karuzi. C’est la province Cankuzo qui en possède la plus grande partie, soit 23 000ha. C’est dans cette même partie où il y a une forte concentration d’animaux. La province de Ruyigi possède 13100ha alors que la province de Muyinga en a 9 600ha. La plus petite partie de l’étendue du parc revient à la province de Karuzi qui n’a que 5 000ha de ce patrimoine national.
Sur tous ces côtés, on assiste, impuissant, aux feux de brousse.
Selon l’inspection provinciale des forêts à Cankuzo, 80% du parc est dévasté. Rénovât Niyomwungere, inspecteur provincial des forêts à Cankuzo, estime qu’il impossible pour la population d’éteindre le feu. « Pour éteindre ce feu, il faudrait des avions », indique- t-il.
Des conséquences néfastes
Selon l’inspecteur, les animaux continuent à fuir les feux de brousse et certains ne reviennent plus. Et, il mentionne ces animaux: les hippopotames, les buffles, les cobe défassa ({Indonyi}), les sisatunga ({Inzobe}), les guibe harnachés ({Impongo}), les cobe de roseau ({Isasu}), céphalophe de grimpe ({Ingeregere}), lièvre. On y trouve également des carnivores comme le chacal, le serval ({Icuya}), le léopard et d’autres petits animaux. Les omnivores n’y manquent pas, il y a des phacochères, des potamochères.
Dans la rivière de Ruvubu qui fait aussi partie du parc, on y trouve des crocodiles et 14 espèces de poissons. D’après l’inspecteur, il y a dans les grands arbres du parc les primates comme les babouins, les grivets, les cercopithèques et les colobes rouges. A côté de toutes ces espèces, poursuit-il, il y a 112 espèces d’oiseaux migrateurs et sédentaires. «Toutes ces variétés d’animaux risquent de disparaître », constate Niyomwungere.
D’après un agent de l’Institut national pour la conservation de la nature (INCN), les feux de brousse poussent les animaux à fuir vers les rives de la rivière Ruvubu où il y a de l’humidité. Alors, les braconniers en profitent pour installer des filets en fils barbelés et les animaux tombent dans ces embuscades. Ces pièges sont surtout fréquents sur la partie de la province Karusi, selon le même agent.