Cankuzo : les commerçants demandent un nouveau marché, moderne, à Kigamba

Après l’incendie du 5 août dernier, qui a ravagé une partie du marché de Kigamba en province Cankuzo, aucune mesure de sécurité n’a jusqu’à présent été prise. C’est le désordre total. Les commerçants demandent la construction d’un nouvel établissement moderne. Entretemps, les boutiquiers sinistrés vivent dans la misère.

Sur la place du marché de Kigamba, c’est un capharnaüm sans nom. Les kiosques sont entassés les uns sur les autres. Chacun expose ses marchandises où il veut. Des braséros allumés sont alignés côte à côte avec des seaux remplis d’essence ou de mazouts. Les restaurateurs préparent le thé ou autres aliments dans des kiosques en bois. Sans oublier aussi ceux qui préparent les boissons prohibés comme «Umuraha», à l’œuvre en pleine journée sans être inquiétés …

«Nous n’avons pas tiré aucune leçon du malheur qui nous est arrivé.», souligne Maurice Barandereka, un commerçant qui a perdu toutes ses marchandises dans l’incendie survenu le 5 août 2013.
Ce père de deux enfants indique qu’il ne sait plus à quel saint se vouer, d’autant plus que tout son capital reposait sur des dettes : «Il faut une nouvelle organisation du marché.» Même son de cloche de la part de Léonidas Minani. Lui a pu récupérer quelques articles mais dans la foulée, il a perdu 2 millions de Fbu, réduits en cendres.

Ces deux commerçants abondent dans le même sens : si les vendeurs des produits inflammables et les restaurateurs ne sont pas mis ailleurs, le marché va encore une fois s’embraser.

Pourtant, Jean Pierre Muhamirizo, administrateur de la commune Kigamba, précise que des mesures ont été prises mais qu’il est dans l’incapacité de les mettre en exécution car la place manque pour déplacer ces vendeurs à l’origine de l’incendie : «Mais nous allons essayer de nous débrouiller comme on peut.» Gaspard Hakizimana, représentant des commerçants, fait remarquer qu’ils avaient eux-mêmes proposé de construire des kiosques en briques mais que l’administrateur communal a refusé :  « Tous les commerçants n’ont pas pour le moment les moyens de construire des échoppes en dur », explique-t-il.

«Il nous faut plutôt un marché moderne»

L’administrateur communal trouve que sans la construction d’un marché moderne en dur, les problèmes vont continuer. Sur ce, il demande au gouvernement burundais de faire tout son possible afin de les aider : «Les habitants de Kigamba pourraient contribuer dans ce projet qui leur tient à cœur.» Une idée soutenue par Gaspard Hakizimana. D’après lui, tous les commerçants ne rêvent que de ça. Toutefois, une question reste posée : la commune n’a pas de terrain assez vaste sur lequel construire un marché !
Selon Jean Pierre Muhamirizo, tous les terrains proches de la route Cankuzo-Muyinga (en construction) appartiennent au Parc de la Ruvubu et à l’armée nationale.

Rappelons que le marché de Kigamba a pris feu le 5 août 2013 aux environs de 4 heures du matin. 29 kiosques remplis de marchandises ont été réduits en cendres et 8 autres ont été détruits par la population afin de contrer l’avancée de l’incendie. L’élément déclencheur est un braséro allumé qui était dans une des échoppes.