Les avis des politiques rencontrés convergent : La caution requise aux candidats aux présidentielles prévue dans le projet du Code électoral est exorbitante.
Le projet de Code électoral, analysé vendredi dernier à Gitega par certains représentants des partis politiques, exige notamment que les candidats au siège présidentiel versent une caution de 50 millions de BIF.
Le Code électoral de 2014 prévoyait 15 millions de BIF. Dans ce même texte, il est stipulé que ce montant est remboursé en totalité si le candidat obtient 5% au moins des suffrages exprimés au premier tour ou en cas de l’irrecevabilité du dossier.
Léonce Ngendakumana, vice-président du parti Sahwanya Frodebu, se dit outré. Il estime que l’exigence de ce montant est une façon d’exclure les potentiels candidats de l’opposition. «Celui qui ne sera pas dans la logique du parti au pouvoir ne trouvera pas cet argent. Il ne va donc pas participer à la campagne électorale pour les présidentielles».
Pour cet ancien président de la chambre basse du parlement, le parti Cndd-Fdd se choisira ceux avec qui entrer en compétition électorale. Il leur donnera cette caution requise. «C’est de l’argent qu’il puise dans les caisses de l’Etat, ce n’est pas son argent», lâche amèrement M. Ngendakumana.
Même son de cloche du côté du parti Radebu de Jean de Dieu Mutabazi. Selon lui, rien ne peut justifier une caution pareille. M. Mutabazi demande de reconsidérer cette caution en se référant à celles qui ont été demandées lors des échéances électorales antérieures. Car, dit-il, il faut tenir compte de la nécessité de l’inclusivité, de la promotion des candidats qui ont des programmes populaires.