Dr Jeanne Odette Niyongere, gynécologue obstétricienne, indique que le cancer du col de l’utérus est une menace de la santé au Burundi. Il constitue plus de 40% des cancers gynécologiques traités au Centre Hospitalo-universitaire de Kamenge (CHUK).
<doc5516|left>Causé par le virus dit du papillonne humain (VPH), ce cancer, souligne Dr Jeanne Odette Niyongere, touche le col de l’utérus, une partie de l’appareil génital féminin, la plus basse de l’utérus et qui se situe en haut du vagin.
Elle souligne que les femmes à plusieurs partenaires et les jeunes filles qui font les rapports sexuels précocement courent un grand risque de l’attraper. Le tabagisme et la faiblesse immunitaire peuvent aussi faciliter le développement de ce cancer.
Cette maladie attaque en premier lieu l’entrée de l’utérus, précise-t-elle, et peut y passer plus de 10 ans sans que la personne ne s’en rende compte. En faisant le dépistage très tôt, Dr Jeanne Odette Niyongere indique que ce cancer peut être traité effacement. Mais, prévient-elle, s’il est fait tardivement, la situation se complique puisque d’autres organes internes sont attaqués. « Ce qui est malheureusement le cas pour le Burundi où les femmes ne se font pas examiner », déplore-t-elle.
Elle indique que beaucoup de femmes arrivent à l’hôpital leur cas ayant déjà atteint un stade avancé. Et à ce moment, regrette-t-elle, il devient difficile aux médecins de prendre une décision et d’aider la patiente. Bon nombre de femmes burundaises préfèrent retourner à la maison attendre désespérément la fin de leurs jours.
Comment le savoir ?
La maladie se manifeste extérieurement durant les premiers jours par des lésions précancéreuses. A ce stade, Dr Niyongere signale que la patiente commence à sentir des ganglions et à avoir des plaies au niveau de l’entrée de l’utérus. Elle fait un écoulement vaginal aqueux d’aspect clair ou nauséabond.
D’autres symptômes selon la gynécologue, sont entre autres la douleur pendant les rapports sexuels ou une hémorragie après, une quantité accrue de pertes blanches et un saignement vaginal anormal ou des perturbations durant la période des règles.
Dr Jeanne Odette Niyongere regrette que le Burundi ne dispose pas de registres qui puissent répertorier les cas de cancer sur tout le territoire nationale quitte à permettre de suivre de prêt son évolution et d’y remédier à temps.
Pour lutter contre ce cancer, Dr Niyongere indique que beaucoup de pays recourent à un vaccin que le Burundi envisage d’utiliser. Les filles âgées de 9 à 11ans seront ciblées en premier lieu.