L’Association Burundaise pour le Bien-Être familial, ’’Abubef’’ a présenté ce mardi 31 mars 2020 les résultats du dépistage du cancer du col de l’utérus effectué l’année dernière.
Dans une conférence de presse animée ce mardi, la directrice exécutive de ce centre a annoncé que sur 537 femmes dépistées en 2019 par ses services, 25 présentaient des lésions précancéreuses, soit 4,65 %.
Ce centre a pris l’initiative de faire plus de plaidoyer pour la prise en charge du cancer du col de l’utérus. C’est le type de cancer gynécologique très fréquent chez la femme.
La directrice exécutive de l’Abubef, Dr Donavine Uwimana interpelle le gouvernement et ses partenaires à instaurer des politiques de prévention et de prise en charge afin que toutes les femmes puissent se faire dépister.
Les résultats des dépistages effectués montrent que le cancer du col de l’utérus est une réalité au Burundi. « Si le cancer peut être évité par le dépistage, le cancer avéré est plus difficile à traiter et dans la plupart des cas finit par tuer la femme », a indiqué-t-elle.
Selon Mme Uwimana, même si le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers gynécologiques assez fréquent chez les femmes, il est évitable par la vaccination et le dépistage.
Dans plus de 70% des cas, ce cancer, dit-elle, est lié à une infection virale sexuellement transmissible et très fréquente chez la femme ; qui infecte le col de l’utérus de manière permanente et durable. Elle provoque par la suite, des modifications de la muqueuse susceptibles d’évoluer vers un cancer.
La directrice exécutive de l’Abubef explique que ces modifications de la muqueuse, appelées lésions précancéreuses se transforment en cancer pendant plusieurs années, parfois, c’est plus de 10 ans.
«D’où l’importance de réaliser un dépistage précoce. Plus une anomalie est détectée tôt, mieux elle se soigne», a-t-elle insisté. Et de déplorer le fait que tout cas avéré est référé à l’étranger ce qui demande beaucoup de moyens. « Aucun mécanisme d’assistance-maladie ne prend en charge ce type de maladie ».
Mme Uwimana attire l’attention du gouvernement et de ses partenaires sur la nécessité de renforcer les politiques de santé intégrant la prévention et la prise en charge des cancers gynécologiques. « Le cancer du col de l’utérus est le cancer le plus évitable par un dépistage précoce des lésions précancéreuses. Toutes les femmes du Burundi devraient avoir accès au dépistage».
Selon l’organisation mondiale de la santé, le cancer du col de l’utérus est le deuxième type de cancer qui tue beaucoup de femmes dans le monde. Au niveau national, pas encore d’étude qui retrace l’état des lieux de la prévalence du cancer du col de l’utérus.