Le diagnostic du cancer de la peau s’avère difficile à établir au Burundi. Rencontre avec le dermatologue Elie Mupera.
Quels sont les facteurs de risque du cancer de la peau?
La cause majeure est l’ensoleillement. Pour se protéger, il y a de la mélanine qui est responsable de la coloration noirâtre et qui absorbe les rayons ultraviolets. Toutefois, Il y a des personnes qui n’en ont pas comme les albinos. Ils n’ont pas de protection contre les rayons solaires car ils ont un teint clair. Pour ce, ils doivent mettre des crèmes écrans solaires. Un autre groupe très touché est celui des personnes qui dépigmentent leur peau.
A ce niveau, la peau n’est plus capable d’assurer sa fonction.
Les autres facteurs sont entre autres les ichtyoses vulgaires comme ces enfants poissons qui ont une peau très sèche, des lésions héréditaires ou des ulcères chroniques.
Comment ce type de cancer se manifeste-t-il ?
Des lésions tumorales qui mettent du temps à se développer apparaissent au niveau de la peau. Des ulcérations dont l’évolution est chronique. Des lésions noires qui deviennent douloureuses et augmentent de plus en plus de taille. A la longue, elles peuvent affecter d’autres tissus du corps.
Ces symptômes sont détectables suite à un examen d’anatomo-pathologique qui se fait sur prélèvement d’organe. Seul, l’hôpital Roi Khaled est capable de faire cet examen. Malheureusement, ce service fonctionne au ralenti, ce qui gêne le diagnostic. De plus, on ne peut pas mettre un patient sous traitement, si on n’a pas la certitude du diagnostic.
Les patients doivent alors se rendre au Rwanda ou ailleurs.
Y a-t-il beaucoup de cas diagnostiqués au Burundi ?
J’ai déjà consulté plus d’une centaine de cas, mais très peu ont été diagnostiqués. Le traitement – la chimiothérapie est un traitement très lourd, très cher et très long – et la disponibilité des médicaments restent un grand défi. A ce niveau, le gouvernement devrait aider la population.
Quelle est la tranche d’âge la plus affectée ?
Normalement, le cancer de la peau est une maladie qui affecte des gens très âgés. Mais ces derniers jours, les patients ont entre 20-40 ans. C’est une maladie qui tue lentement mais sûrement.