Les travaux de canalisation de cette rivière battent leur plein. Mais certains habitants de Carama, exposés aux inondations, demandent de passer à la vitesse supérieure.
Le chantier arrive au niveau de Gahahe et Gatunguru, commune Mutimbuzi de la province Bujumbura. C’est à une cinquantaine de mètres de l’Avenue Kinobonobo séparant Carama et les deux localités susmentionnées. La route menant vers Gahahe ou Gatunguru, jouxtant avec cette dernière avenue, est bloquée.
Tout autour de la rivière Gasenyi, certaines maisons se sont vues amputées de leurs murs au profit d’un grand canal en béton armé.
Après les travaux, confie un des ingénieurs rencontrés sur place, l’eau de cette rivière se déversera dans un caniveau de l’Avenue Kinyami. « Ainsi elle sera canalisée jusqu’aux rizières du quartier Buhinyuza, zone Kinama, en commune Ntahangwa ». L’Avenue Kinobonobo et les habitations riveraines seront alors épargnées.
« En cas de fortes pluies, cette rivière déborde et l’eau entre dans les maisons. Des sédiments, du sable… bloquent la circulation », témoigne un boutiquier de Carama. Il demande que les travaux soient accélérés afin de ne plus revivre les inondations de 2014.
De son côté, Tatien, un autre habitant de cette localité, salue la canalisation de cette rivière. Il indique, par ailleurs, que les caniveaux des autres avenues sont en train d’être bien aménagés. C’est le cas de l’Avenue Mukundanya, Carama II et Kinyami.
De la patience
« Nous sommes à l’œuvre, et les travaux avancent normalement », rassure Dieudonné Kazoviyo, chargé de projets à l’Agence burundaise pour la réalisation des travaux d’intérêts publics (ABUTIP). Il demande à ces habitants d’être patients. Et d’ajouter qu’un bassin de retenue sera construit sur une superficie de 500m 2 entre Carama et Gahahe, à proximité de Carama.
« Avec une capacité de plus ou moins 20 mille m3, ce bassin jouera un rôle important au moment des crues. En cas de fortes pluies, les eaux y entreront avec un grand débit de plus ou moins 30 m3/seconde, pour en sortir avec moins de 8 m3/seconde ».
Il signale qu’une partie sera canalisée vers les rizières tandis qu’une autre se dirigera vers le Lac Tanganyika.
A chaque chose, malheur est bon, dit-on. Des jeunes gens profitent des crues de cette rivière pour en extraire du sable. « Une benne remplie de sable est vendue à 12.000 Fbu », se réjouit un d’entre eux.
Avec les dernières pluies entraînant des débordements de Gasenyi, il affirme gagner au moins 25.000Fbu par jour. Et, avec pince-sans-rire, de soutenir : « Les habitants de Carama devraient nous payer. Car en extrayant le sable, nous les protégeons des inondations. »
Signalons que ces activités entrent dans le cadre des travaux de canalisation des rivières Gasenyi et Nyabagere. Ils s’étendront sur plus de 10 km, grâce à un don de plus de 10 millions de dollars de l’Association Internationale de Développement (IDA).
Cinq entreprises de construction, à savoir ECBROH, ECAM, ERCON, ROBUCO et SOCOA se partagent la réalisation desdits travaux.
Reboiser aussi les contreforts.
Faites le curage des canaux anti érosifs là où ils existent et creusez les là où ils n existent pas.
Ces travaux à eux seuls sont insuffisants