Ils ne veulent pas retourner sur leurs collines. Ils ont peur de cohabiter avec leurs bourreaux de 93. Aujourd’hui, comment vivent-ils ? Les reporters d’Iwacu ont fait le tour des principaux sites des déplacés.
Ryanyoni (Gitega) : « Nous sommes encore traumatisés par Kibimba »
Dimanche 1er décembre. Nous roulons sur la route Bujumbura-Gitega. Il a plu tout l’après-midi. Le soleil déclinant jette ses rayons rougeâtres à travers un immense nuage. Il fait très frais.
Commune Giheta (Gitega). 17 heures 30. Nous dépassons le monument en mémoire des élèves de l’ex école normale de Kibimba tués en 1993. Deux kilomètres plus loin, c’est la colline Ryanyoni, à 25 km du chef-lieu de la province.
Au bord de la route goudronnée, sur environ cinq cents mètres, une rangée de maisons, toutes de mêmes dimensions. Briques adobes, toitures en tôles rouillées par la fumée et par le temps. 5 m de largeur, 7 de longueur et 2.5 m de hauteur. Trois chambres exiguës, une seule porte. Deux petites fenêtres. Certaines maisons sont accolées sur l’une à l’autre. Des parcelles de 15 m sur 20 m. Tout autour des habitations, une luxuriante bananeraie et des toilettes à l’arrière-cour. Ce petit village porte un nom officiel : le site des déplacés de Ryanyoni.
Devant une maison, un groupe de 20 personnes communient autour de la bière locale et de la Primus. Un groupe de cinq jeunes élèves entre 14 et 17 ans conversent au bord de la route. Un vieux nous explique : « le site date de 1998 après la réouverture de l’école normale de Kibimba. Le site comprend entre 360 et 380 ménages (environ 2500 personnes). Il est bâti dans une propriété domaniale. Il y avait des eucalyptus ici ». Une jeune diplômée de l’école normale s’arrête.
Chat échaudé craint l’eau froide
A la question pourquoi sa famille ne rentre pas alors que la paix règne sur toute l’étendue du pays, elle répond : « L’insécurité. Des voleurs de nuit, souvent armés de fusil écument les collines .Ils ne brisent pas que les maisons des déplacés qui rentrent pour vivre sur leurs propriétés. Mais, ce qui est spécifique pour nous est que ces voleurs souvent armés réactivent dans nos cœurs le traumatisme des tueries de 1993 ». Elle estime que sur les collines, il n’y a que tout au plus deux familles de tutsi. « Sur ce site, nous nous réconfortons les uns les autres», précise-t-elle.
Un groupe de cinq jeunes élèves entre 15 et 17 ans, bien vêtues en habits du dimanche qui s’étaient arrêté par curiosité appuient la jeune diplômée : « Nous sommes nées et avons grandi ici. Quelle mauvaise inspiration que d’aller vivre loin de nos écoles ?»En effet, à 1km du site se trouve une école primaire. Un lycée communal est érigé à 2 km tandis que l’hôpital de Kibimba se trouve à 3 km.
Les grossesses précoces, un phénomène à la mode
Interrogées si la promiscuité sur le site ne serait pas source de relâchement des mœurs, elles protestent : « Il y a des cas de grossesses dans le site comme chez les filles restées sur les collines ». Un père de famille qui était de passage renchérit : « les grossesses précoces ? C’est un phénomène à la mode parmi la jeunesse actuelle. Dans le site comme sur les collines, les filles sont alléchées par les téléphones portables, une excursion sur une moto et abandonnent leurs études », regrette un père de famille.
Quant aux occupations de la jeunesse, un autre père de famille, la soixantaine révolue témoigne : « les jeunes abandonnent l’école pour être taxi- motard ou taxi-vélo. La plupart vont en ville pour de petits boulots. D’autres ce font enrôler dans des armées »-
LE POUVOIR PENSE QUE LE DÉPART DES DÉPLACES OCCASIONNERER L ‘OUBLI DE LA GUERRE. LOIN DE LA. cherchez d’autres stratégies
Cette question est trop simple, moi j’inviterais même les autres à vivre en village, aho kwama dushwiragiye mumisazi!!!
En lisant la série de reportage sur les sites de déplacés, 2 constats majeurs me viennent à l’esprit :
1) un constat économique : Jean-Baptiste Bagaza avait raison quand il prônait la politique de villagisation avec tous ses bienfaits. Malheureusement on l’a accusé de vouloir exterminer les hutus. Maintenant, ce sont ces mêmes qui crient tout haut par jalousie parce que s’il faut évoquer une raison au fait que les déplacés veulent rester sur les sites, il faut surtout retenir le motif économique. Ces sites sont tout près de tout ou devrions nous dire que tout a été crée là où il y avait un regroupement de personnes. Qu’est ce qui urge à vouloir les déloger de là si eux mêmes sont contents? y’a-t-il des lois qu’ils enfreignent au lieu de vouloir les retourner vers l’archaïque. Si une personne physique ou morale estime qu’un site est construit dans sa parcelle, comme l’a dit un lecteur ici, il pourra être dédommager par l’état car son terrain a été réquisitionné pour l’utilité publique.
2) Je comprends maintenant l’acharnement de l’Uprona. Les déplacés sont à peu près 80 000 dont 40 000 votants à peu près, soit 1% des voix total. Pour un parti qui ne vise qu’un max de 10% lors des élections (l’objectif a du être abaissé à la baisse vers 8 % pour être réaliste), les déplacés constituent 1/8 de leur électorat. Tu y ajoutes 2/8 dans le Mugamba, 1/8 dans Mukike/Mugongo, 1/8 à Mwaro, etc.. et le tout est joué. C’est vital pour eux, on les comprend. C’est comme quelqu’un qui voudrait priver le cndd-fdd de 6-7% des voix totales. On comprend bien qu’il aurait affaire à eux.
Et c’est pas nouveau: les palestiniens sont dans des camps depuis 50ans !
Les palestiniens n’ont pas de choix! Les autres un peu oui!!!
Quel cynisme! Un peu (de choix) entre quoi et quoi? La machette et ….???
ni bangahe abatutsi mwasigaje i wacu karuzi ni mwihere iryinyo
Mbega uwo mwene mariya, congregation uvuye mwijuru? Si ce n’est pas les deplaces qui vont partir ton tour viendra. Ayo manyama ufise womengo nturi umuntu nkabandi. Igihugu ni ca twese kandi tuzokibanamwo vyanka vyakunda
Ego ihugu ni icatwese ariko umwe wese afise ivyagaba. Ntibisigura yuko itongo ryanje rica riba rwawe no nuko igihugu ar’icacu twese!!!!