Lancées le 1er août, les activités d’ « été » des élèves en vacances vont bon train. Cependant, des difficultés ne manquent pas.
10h30 à l’Ecofo Socarti Kinanira, au sud de la capitale. Plus d’une cinquantaine d’enfants de différents âges, s’adonnent à différents jeux, sous l’œil amusé des encadreurs. Les tout petits s’amusent comme des fous, tandis que d’autres élèves suivent, dans différentes salles de classe, des séances d’animation.
Mercy Nobel, élève en 5ème à Notre Dame de l’Annonciation ne cache pas sa joie. Il trouve les séances de gestion des émotions très intéressantes. « Quand je joue au football, je sais que me battre ou m’énerver n’est pas la meilleure solution». Dans la classe de Mercy Nobel, ses camarades interprètent ce qui s’apparente à un sketch pour alerter sur les méfaits des drogues.
Non loin, dans la cour de cette école, à travers des jeux, deux encadreurs apprennent à des élèves de la 1ère et de la 2ème année les moyens de transmission du VIH Sida.
Pour Pascasie Nduwimana, une des encadreurs de ce centre, les thèmes à enseigner diffèrent selon les classes. «Je m’occupe des classes de 3ème, 4ème et 5ème année. Mon collègue et moi priorisons pour l’instant la communication non violente et la gestion des émotions comme thème. »
Cet encadrement fait aussi le bonheur des parents. «Je peux tranquillement vaquer à mes obligations. Je sais où est mon enfant et ce qu’il fait», dit fièrement une mère rencontrée au lycée municipal de Gihosha. Une ambiance bonne enfant y règne.
« Nous apprenons les valeurs qu’une fille devrait avoir durant son adolescence», se plaît à raconter Carole Hezagirwa, une élève de la 7ème fondamentale.
Un début difficile
Pour Concilie Katihabwa, responsable de ce centre, l’engouement est au rendez-vous. « Nous avons jusqu’à ce lundi un peu plus de 7oo élèves, soit 200 élèves de plus sur les 500 que chaque centre doit encadrer. »
Elle craint que des difficultés ne surviennent. « Il nous a été interdit de refuser des enfants qui souhaitent rejoindre les camps. Outre le fait que les encadreurs risquent d’être débordés, je crains que le stock de nourriture que le PAM nous a donné ne soit suffisant. »
Dans chaque site, les enfants sont nourris à midi. Le menu est constitué de pâte de maïs et de haricots. «Certains élèves préfèrent rentrer à midi déjeuner chez eux», confie la responsable du centre du lycée municipal de Gihosha. De plus, ajoute Mme Katihabwa, les haricots sont de mauvaise qualité.
L’autre hic, ce sont les « frais de motivation». Jusqu’à lundi matin, les encadreurs de différents centres n’avaient pas encore reçu les 100 000 Fbu par semaine, somme convenu avec le Bureau d’Etudes et Programmes de l’Enseignement fondamental (BEPEF). Problème résolu le jour même, dans l’après-midi. «Il y a eu certes un retard, mais c’est maintenant réglé», assure Tharcisse Habonimana, directeur du BEPEF.
Assurant la coordination de ces camps d’été, M. Habonimana reconnaît que la première semaine n’a pas été facile : « 500 élèves dépassent déjà les 10 mille élèves prévus. Nous avons été contraints d’arrêter les inscriptions. »
Pour le directeur de la BEPEF cet engouement traduit le succès de cette activité. «Nous voulons à travers ces camps renforcer les compétences des élèves dans la vie courante, préserver les enfants de l’oisiveté et détecter leurs talents.»
Signalons que les activités dans les 20 camps d’été en mairie de Bujumbura se clôtureront le 1er septembre.