Étant la première cause de mortalité de cancer chez les femmes au Burundi tout comme ailleurs dans le monde, le cancer du sein reste entouré de mythes et d’ignorance en matière de prévention. En vue de briser le silence autour de cette maladie, le bureau du PNUD au Burundi a organisé ce 31 octobre, une séance de sensibilisation et d’information sur le cancer du sein à l’endroit de son personnel et leurs partenaires.
L’activité a été organisée par l’Unité genre de cette agence onusienne pour le développement en collaboration avec la clinique des Nations Unies au Burundi et l’association UZIMA ». C’était dans le cadre de la clôture du mois ‘’Octobre rose’’ consacré à la campagne de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein.
Mathieu Ciawola, représentant résident du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), a indiqué que cette journée d’échange sur le cancer du sein s’inscrit dans la mission et dans la vision du PNUD, qui est de contribuer aux avancées de la stratégie des Nations Unies sur le bien-être et de la santé pour tous constituant un objectif figurant parmi les 17 objectifs de développement durables (ODD) adoptés par les Nations unies en 2015.
« L’activité a été menée d’abord pour contribuer aux avancées de l’objectif du bien-être de la santé visant plus à l’éradication des pandémies, dont le cancer du sein. Nous devons tous unir nos efforts pour éradiquer ce mal qui gangrène notre société ». Et d’ajouter que les conjoint-e-s ont été associé-e-s dans le but de les aider à avoir une même compréhension sur la maladie.
Le représentant du PNUD au Burundi a encouragé le gouvernement du Burundi de s’engager dans ce combat de prévention contre le cancer du sein, en mettant des structures favorisant des dépistages et la prise en charge des malades. « Quand on parle du Burundi aujourd’hui, on reconnaît la participation des femmes, mais elles ont besoin d’être en bonne santé sinon leur contribution au développement risque d’être compromise ».
Le représentant résident adjoint du PNUD au Burundi, M. Jonas Mfouatie, lui, a insisté sur l’importance de cet échange pouvant aider à briser le silence et la peur autour de la maladie du cancer du sein. Il a insisté beaucoup sur le rôle de l’information dans la prévention de cette maladie. « Les hommes se disaient est ce que ça nous concerne ? Il est important de noter que le cancer du sein n’est pas une affaire de femmes, parce que les hommes ont des femmes, des sœurs, de mères… Le message qui nous sera partagé nous est destiné pour que nous brisions la peur et le silence », tout en rappelant que la plus grande préoccupation du PNUD est de voir son personnel en bonne santé.
Le personnel ayant pris part dans cet échange a salué l’importance de parler du sujet. Déplorant beaucoup de mythes liés à cette maladie du cancer du sein, certains d’entre eux se sont engagés à mener ce combat de prévention. « L’échange m’a aidé à mieux comprendre le corps de la femme, mais aussi à briser ce silence autour de cette maladie », a confié Gérard Niyokwemera. Parmi les actions pouvant être menées par les hommes, il a cité la sensibilisation des autres hommes sur le cancer du sein, mais aussi encourager les femmes à s’auto examiner régulièrement leurs seins.
‘’Ce n’est pas une affaire des femmes seulement’’
Même si les recherches n’ont pas encore identifié la cause de la maladie du cancer de sein, Dr Tania Gahama Ineza, présidente de l’association Uzima, a dressé neuf différents groupes de facteurs de risques chez les femmes.
« Même si les cas du cancer du sein sont plus fréquents chez les femmes, il faut aussi savoir que les hommes eux aussi peuvent avoir du cancer du sein.
Parmi ces facteurs de risque, elle en a soulevé le sexe, l’âge avancé et les facteurs hormonaux comme étant des facteurs non-modifiables ; le surpoids, la sédentarité ainsi que la consommation de l’alcool et du tabac, comme facteurs modifiables. « Les risques d’avoir le cancer du sein sont cinq fois plus chez des personnes ayant des parentés de premier degré ayant eu le cancer du sein a un âge jeune », a expliqué Dr Tania Gahama Ineza, en expliquant les facteurs familiaux liés à ce cancer.
Elle a encouragé l’audience à s’auto examiner régulièrement. Et aux femmes à partir de la cinquantaine de faire régulièrement des mammographies.
Malgré ces sensibilisations, la direction de la clinique des Nations Unies reconnaît qu’un dépistage précoce reste le seul meilleur moyen de prévenir contre le cancer du sein. D’où selon Dr Michel Ogou, l’importance de faire circuler l’information sur cette pathologie.
« Se prémunir contre, c’est d’avoir d’abord l’information », a lancé Michel Ogou, médecin chef de la clinique des Nations Unies au Burundi. Il a interpellé les hommes eux aussi à palper régulièrement leurs seins, car eux aussi peuvent avoir cette maladie.
Signalons que le cancer du sein reste le premier cancer ayant la plus grande incidence et la plus grande mortalité. Il est suivi du cancer du col de l’utérus.
Des avancées déjà en matière de ce combat
Parmi les questions soulevées pendant les échanges, le personnel du PNUD au Burundi est revenu sur la prise en charge des malades du cancer de sein. Mathieu Ciawola, représentant résident, les a tranquillisés. « Nous avons un système d’assurance qui est là et bien sûr, l’assurance dépend de la nature du contrat, si c’est dépisté avant étant au niveau de traitement ». Et rassurer que la clinique des Nations Unies dispose depuis novembre 2022, du matériel facilitant à faire des diagnostics précoces.
Signalons aussi que le bureau du PNUD intervient dans plusieurs domaines contribuant dans le développement durable du pays dont le renforcement du système de santé, l’autonomisation des femmes et des jeunes, la facilitation de l’accès aux services administratifs et judiciaires, la protection de la biodiversité ainsi que la résilience aux chocs du changement climatique et des catastrophes naturelles.