A l’occasion du lancement de sa campagne électorale, Agathon Rwasa a longuement présenté son projet de société ce lundi au stade de Muremera de Ngozi. Il promet un changement profond dans tous les secteurs de la vie nationale.
Devant un parterre de militants arborant les couleurs du parti CNL (noir, rouge et vert), Agathon Rwasa, le candidat du Congrès National pour la liberté ouvre sa campagne électorale en insistant sur l’éradication de l’intolérance politique.
Pour lui, il est temps que le Burundi redore son blason. Les Burundais doivent renouer avec le sens de l’humanité. Dans un discours ponctué par un tonnerre d’applaudissements, le leader du CNL revient sur les événements qui ont terni l’image du pays.
Il évoque les montages politiques qui, d’après lui, n’ont rien apporté au pays. « Les autorités administratives utilisent leurs positions pour violer les lois et piétiner la liberté des Burundais ».
Il donne l’exemple des membres du CNL incarcérés dans la prison de Ngozi pour avoir participé dans les activités de son parti dans une commune dont ils ne sont pas natifs. Et de marteler : « Nous voulons mettre fin à l’usage de la force».
Mais il demande à ses militants de ne pas céder à l’intimidation : « Nous voulons un Burundi sans injustice, sans discrimination. Nous devons le construire ensemble en respectant les lois et en nous respectant mutuellement».
Le candidat du CNL est très critique et s’interroge si réellement le Burundi a atteint le développement après 15 ans de règne du Cndd-Fdd. « Les routes sont dans un état piteux. Les devises manquent dans les banques. Les relations avec les pays étrangers sont refroidies ».
M. Rwasa fustige le Cndd-Fdd qui dit avoir la victoire dans ses mains. Et de s’interroger : « S’ils ont déjà la victoire pourquoi alors se battre bec et ongles pour faire adhérer de force des militants des autres formations politiques ».
Priorité à l’agri-élevage
« Notre projet de société couvre tous les secteurs, mais la priorité sera donnée à l’agriculture, l’élevage et la pêche ». Au moins 11 millions de Burundais, explique-t-il, évoluent dans ces secteurs.
S’il faut développer un pays, il faut commencer par ses citoyens. « Si vous les ignorer et que vous haussez les salaires de ceux vous aident à gouverner, bye bye le développement ». Agathon Rwasa envisage redynamiser ce secteur et même d’autres métiers pour augmenter la production.
Il met en garde ceux qui s’enrichissent grâce à la corruption ou ne payent pas taxes et impôts. Il dénonce les magistrats qui pratiquent deux poids deux mesures à l’endroit de certains justiciables.
Concernant le réseau routier, il promet de doter chaque province d’une machine pour l’entretien et la réparation des routes pour que les échanges commerciaux soient fructueux entre les citoyens. M. Rwasa envisage construire un chemin de fer reliant le Burundi et les pays limitrophes pour redynamiser et faciliter les échanges commerciaux avec ces pays.
Il entend développer le secteur privé pour contribuer à la diminution du chômage.
Le domaine de la santé n’est pas en reste. Le leader du CNL veut le réformer . « Nous allons encourager les médecins qui sont restés à l’étranger à rentrer en leur donnant un bon salaire ».
Agathon Rwasa n’oublie pas de développer le secteur touristique, aujourd’hui mal organisé alors qu’il peut créer des emplois. Pour lui, les lieux touristiques existent, mais ne sont pas exploités.
Ce domaine sera proposé à des investisseurs pour qu’il génère plus de revenus. Il avance même une proposition « Instaurer un visa unique pour les touristes ». Et de s’interroger pourquoi le gouvernement en place n’est pas parvenu à instaurer ce visa.
Enfin, M. Rwasa fait savoir que le Burundi n’est pas un îlot. Pour lui, il faut restaurer les relations amicales avec d’autres pays pour que le Burundi puisse en tirer profit.