Le monde dédie chaque année le mois de novembre à la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Cette année, le lancement officiel au Burundi s’est déroulé ce 25 novembre 2024 en commune Gihanga de la province Bubanza.
La campagne internationale des « 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre » a débuté ce lundi 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, pour se clôture le 10 décembre, Journée des droits de l’Homme. Créée à l’origine par des militants pour les droits de la femme, elle continue d’être organisée chaque année.
Cette campagne utilise la couleur orange pour représenter un avenir meilleur et sans violence à l’égard des femmes et des filles comme thème fédérateur pour toutes ses activités mondiales.
« Vers les 30 ans de la déclaration et de la plateforme d’actions de Beijing: plus de projets de développement pour réduire les violences faites aux femmes et aux filles », tel est le thème choisi au Burundi.
Lors de la célébration des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG) en 2023, Mme Clara Anyangwe, représentante d’ONUFEMMES au Burundi, a rappelé une réalité mondiale préoccupante.
Selon les estimations, chaque année, 245 millions de femmes et filles subissent des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime. De plus, 86 % des femmes et filles vivent dans des pays sans protections juridiques solides contre ces violences.
Une situation peu reluisante au Burundi
Une enquête gouvernementale menée en 2017 révèle une situation inquiétante au niveau national : 36 % des femmes burundaises âgées de 15 à 49 ans ont déclaré avoir subi des violences physiques au moins une fois dans leur vie, et 57 % de ces violences étaient infligées par un mari ou partenaire intime. Concernant les violences sexuelles, 23 % des femmes de la même tranche d’âge en ont été victimes.
Les données de 2017 à 2020
Les statistiques officielles fournissent des chiffres détaillés sur les différents types de VBG enregistrés entre 2017 et 2020. Il s’agir d’une analyse détaillée des violences basées sur le genre au Burundi (2017-2020).
Les violences basées sur le genre (VBG) demeurent un problème critique au Burundi, affectant les femmes, les hommes et les enfants. Les données statistiques du Ministère de la Solidarité nationale, des Affaires sociales, des Droits de la personne humaine et du genre révèlent une réalité alarmante concernant la prévalence de divers types de violences entre 2017 et 2020.
Situation des VSBG de 2017 à 2020
Dans son message à l’occasion de l’ouverture des 16 jours de lutte contre les violences basées sur le genre, la ministre de la Solidarité nationale, des Affaires sociales et les Droits de la Personne Humaine et du Genre, a annoncé qu’une loi réprimant et régissant les VBG est en vigueur. « Des centres accompagnant les victimes des VBG existent. Mais ce qui inquiète, ce sont des chiffres que nous recevons qui montent chaque année ».
Selon Inès Kidasharira, une activiste des Droits de la femme, tout n’est pas perdu : « Je pense qu’il y a un changement dans la prise de conscience si on regarde les chiffres de VBG rapportés. C’est en partie dû à la compréhension de ces violences et à leur dénonciation. Est-ce que c’est dû à cette campagne ? Je ne le pense pas, la campagne est une petite période, mais les actions menées durant cette campagne contribuent aux efforts réguliers allant dans le même sens ».
De nombreuses femmes approchées, ont toutes nié connaître cette journée. D’après Inès Kidasharira, la plupart des femmes ne connaissent pas cette campagne parce que le niveau d’éducation et de sensibilisation reste encore bas ici chez nous.
« Il est donc important d’investir dans l’éducation des femmes et des hommes aussi par rapport aux VBG de manière continue pour qu’on ait une population sensibilisée et active dans la transformation de leur communauté ».
Par ailleurs, souligne cette activiste, il est important de revenir sur l’importance de cette campagne, qui est un moment important de réfléchir sur les actions importantes à mener, les politiques et les mécanismes adéquats pour avancer un peu plus vers l’éradication de ces VBG.
« Ils sont un fléau et nous coûtent énormément cher en termes de développement du pays. J’en profite pour plaider pour plus de rigueur dans la répression de ces violences. L’un des piliers importants après l’éducation/sensibilisation étant la justice qui doit sévir pour réinstaurer le « kirazira » sur l’interdit », appelle-t-elle.
L’activiste Inès Kidasharira regrette que ce sont les mineurs qui sont les plus vulnérables. « Selon l’enquête démographique de la santé, 4 femmes sur 10 ont connu l’une ou l’autre forme de violence ici au Burundi. Il n’y a pas de chiffres exacts pour dire la catégorie la plus touchée, mais, si on se base sur les données du centre Seruka par exemple, ce sont les jeunes de moins de 18 ans, malheureusement ».
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