Chose promise, chose due. Depuis la prestation de serment des ministres du nouveau gouvernement, le Président Evariste Ndayishimiye s’est engagé à combattre résolument la pandémie du coronavirus, « le plus grand ennemi du peuple burundais ».
A peine une semaine après, une campagne de dépistage systématique a été lancée lundi 6 juillet au niveau national pour une période de trois mois. « L’objectif est d’atteindre zéro contamination au coronavirus.». L’opération est lancée sous la formule frappante : « Que je guérisse, que je ne contamine pas et que je ne sois pas contaminé ».
Pour prêcher par l’exemple, le Premier ministre a effectué une visite au site de dépistage à l’ETS Kamenge en mairie de Bujumbura le lendemain de la campagne pour notamment encourager les équipes médicales de dépistage, prodiguer des conseils à la population. La campagne semble susciter l’engouement de la population.
Déjà le premier jour, les prélèvements effectués étaient plus de trois fois élevés que le nombre attendu. Mais les raisons sont différentes. Certains le font parce qu’ils manifestent des signes de covid-19, d’autres répondent à l’appel du président, d’autres enfin y vont « parce que l’on ne sait jamais, on a peur du virus ».
Indubitablement, il est primordial de diagnostiquer et d’isoler les personnes infectées par la Covid-19 pour ralentir et contenir la propagation de la maladie. Toutefois, la question qui se pose, c’est qui va passer un test de dépistage.
Il est techniquement difficile, voire impossible de prélever toute la population burundaise. Normalement, le test de cette pandémie doit être ordonné par un professionnel de la santé. Si ce n’est pas le cas, donner la priorité aux personnes présentant des symptômes.
Un rappel ne serait pas de trop : difficultés respiratoires, toux, fatigue inhabituelle, maux de tête, courbatures, maux de gorge, perte de goût ou d’odorat. Sinon, on ne saura pas avec exactitude l’état de la pandémie et par conséquent il sera difficile d’arrêter sa propagation.
Une autre information qui me paraît vitale sur laquelle les officiels devraient insister, c’est qu’obtenir un résultat négatif ne signifie pas que l’on ne sera pas infecté et développer la maladie à l’avenir.
D’où la nécessité de rappeler sans relâche à la population d’observer constamment les mesures de prévention préconisées par le ministère en charge de la santé publique, sans toutefois céder ni à la peur ni à la panique. Une façon de lutter contre cet ennemi invisible, insaisissable qui rôde et qui semble progresser.