Six émissaires de l’équipe du facilitateur Benjamin MKapa se trouvent à Bruxelles pour rencontrer des représentants de l’opposition burundaise en exil. L’équipe est constituée par quatre Tanzaniens, dont le général Francis Bernard Mndolwa, l’Ambassadeur Kenyan, Ken Vitisia, que l’opposition considère comme « très proche du régime burundais », et un général ougandais qui représente le président Museveni. « C’est une suite logique après les entretiens menés par l’équipe de Mkapa avec le pouvoir à Bujumbura », me dit un membre actif de l’opposition.
La présence d’une émissaire de l’Union Africaine (Burkina) et d’une autre envoyée par les Nations-Unies (Mali) est très appréciée, car au CNARED certains se méfient de l’équipe Mkapa considérée comme » pro Bujumbura ».
Personne n’oublie les déclarations du président tanzanien en faveur du pouvoir burundais et le traitement réservé aux réfugiés burundais sommés de retourner au pays car « la paix y est une réalité».
Pour le moment, je dis bien pour le moment, au CNARED, ils semblent avoir enterré la hache de guerre. Il y a quelques semaines, les leaders de la plateforme s’étaient entredéchirés sur la place publique. L’heure semble à l’apaisement. Léonidas Hatungimana, alias « Tout autre », considéré comme le porte-flambeau du courant « radical » au sein de la plateforme a reconnu l’élection de Jean Minani accusé d’être « flexible » envers Bujumbura. Mais le camp de « tout autre » a refusé d’être dans le comité exécutif du CNARED et ne veut pas donner pas un chèque en blanc à Minani. « Nous avons voulu prendre le temps d’observer » car Jean Minani ne « nous rassure pas », a déclaré Léonidas Hatungimana . La prudence reste de mise donc.
Ce soir, calme plat à Bruxelles. Au CNARED ils ne parlent plus de « deux « courants ». Ce soir, ils disent que tous les participants ont travaillé « ensemble » sur les propositions qu’ils vont présenter vendredi à l’équipe de la facilitation. Le calme avant la tempête ? Je ne veux pas être un oiseau de mauvais augure…