Bien qu’il y ait quelques cas de violence sur fond d’intolérance politique, rappelant les moments peu glorieux qui ont émaillé ou entaché la période électorale, il s’observe dans certaines provinces un calme relatif, à part quelques soubresauts ou survivance de ces temps.
Et tout le monde a envie de dire: « croisons les doigts, pourvu que ça dure ! Il y a une lueur d’espoir. L’optimisme est permis.» Mais les plus sceptiques ou les plus pessimistes ou encore les plus réalistes, c’est selon, diront qu’il ne faut pas se bercer de trop d’illusions.
Et certains vont jusqu’à jouer les apprentis prophètes de malheur prédisant qu’il faudrait même craindre une deuxième vague d’intolérance politique avec son lot de malheurs s’abattant sur les opposants. « Ils ne peuvent pas changer, cela est dans leur ADN », maugréent-ils.
Il ne faudrait pas que les quelques viols, enlèvements et disparitions rapportés ici et là, sans oublier les « quelques » permanences vandalisées, les tracasseries que subissent certains opposants candidats aux collinaires et aux sénatoriales, donnent raison et des arguments à ces partisans du pessimisme.
Certes, après la proclamation par la Ceni des résultats du triple scrutin du 20 mai 2020 et leur validation par la Cour constitutionnelle, malgré les contestations de l’opposition, il y a eu une sorte de répit. Le deuil suite à la disparition inopinée du ’’Guide suprême du patriotisme’’, a été respecté, tradition burundaise oblige.
Mais quelques cas de violence, avec en filigrane des mobiles plus ou moins politiques, ont repris obligeant certains opposants à craindre pour leur sécurité, à douter, à redouter, à implorer, à pleurer, à prier en silence pour que l’appel à restaurer la paix lancé solennellement au chef de l’exécutif, le jour de son investiture à Gitega, le 18 juin 2020, ne soit pas du vox clamantis in deserto. « Donnez-nous la paix, cherchez-là avec tout votre être car vous savez à quel point nous en avons besoin,… » Ainsi parlait Mgr Simon Ntamwana, Archevêque de Gitega.