Par le biais de son président Gabriel Rufyiri, l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (Olucome) n’est pas surpris de [la décision du Procureur général de la République de classer sans suite le dossier dit des cahiers ougandais->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article1737]. Toutefois, M. Rufyiri jure par tous les dieux que les coupables devront, tôt ou tard, répondre de leurs actes…à la barre. <doc2639|left>« On s’attendait à cette décision car c’est devenu comme une habitude dans notre pays de classer sans suite des dossiers quand il y a des autorités citées dans des affaires de détournements », indique-t-il. D’après lui, ce dossier est considéré comme d’autres traités par le ministère public et classés sans suite. Il s’agit par exemple du dossier Falcon 50, celui d’Inter- pétrole, le dossier dit Café- carburant. Pris dans l’ensemble, le pays a perdu plus de 62 milliards de Fbu selon des rapports nationaux et internationaux, à cause de ces abandons de poursuites judiciaires : « Toutes les autorités pointées du doigt dans ces dossiers oublient que de tels cas ne restent jamais éternellement dans les tiroirs. Tôt ou tard, ils seront rouverts et conclus conformément aux procédures judiciaires », tient à rappeler M. Gabriel Rufyiri. Il leur fait un clin d’œil : « Les dirigeants devraient rectifier le tir pour que demain on ne se retrouve pas devant un soulèvement populaire. L’impunité semble gagner du terrain dans notre pays. Il faut interroger l’histoire et y tirer des leçons afin de préparer l’avenir. » Aller jusqu’au bout Cette décision du procureur général de la République ne décourage pas l’Olucome: « Elle est purement administrative et cela ne peut en aucun cas nous distraire. Nous devons continuer les procédures déjà entreprises », martèle Gabriel Rufyiri. Dans le but de souligner les différentes irrégularités qui entachent le dossier, l’Olucome a adressé le 9 mars 2011 une correspondance au président de la République : « Jusqu’aujourd’hui, il n’y a pas eu de réaction sauf ce classement sans suite», déplore-t-il Constatant que rien n’était en train d’être fait pour faire avancer ce dossier, l’Olucome a exploré d’autres voies autorisées par la loi. C’est dans ce cadre, ajoute-t-il, que le 20 décembre 2011, avec l’aide de ses avocats, l’Olucome a porté plainte devant la Cour de la communauté Est-Africaine : « On a essayé de détailler les faits et on a joint toutes les pièces nécessaires pour justifier notre plainte », indique Mr Rufyiri qui attend tranquillement le suite de cette action. Il précise que d’autres démarches sont en cours, comme la restriction des visas des personnalités citées dans ce dossier, pour que l’affaire aboutisse à un jugement des responsables de ces détournements.