Dimanche 22 décembre 2024

Économie

Caféiculture au Burundi : Réformes majeures pour relancer le secteur

17/05/2024 7
Caféiculture au Burundi : Réformes majeures pour relancer le secteur

Le mercredi 15 avril 2024, le Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a profité de la séance de passation des pouvoirs entre l’ancienne et la nouvelle équipe dirigeante de l’Office pour le Développement du café au Burundi (Odeca) pour formuler de nouvelles recommandations visant à redynamiser « la filière du café ». Pour Prosper Dodiko, le rapport «quantité, qualité et prix » doit être une nouvelle priorité.

Le café est la première culture d’exportation du Burundi. Mais, à la suite de plusieurs facteurs combinés dont les aléas climatiques ; le faible encadrement des agriculteurs et leur démotivation du fait du prix qu’ils considèrent comme non rémunérateur ainsi que le manque d’intrants, la production évolue en dents de scie. Dans le passé, on a enregistré des productions de près de 40 000 tonnes.

Le 3 mai 2024, le président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye a tenu une réunion à Ngozi avec tous les intervenants dans la filière café. A cette occasion, il a révélé que le Burundi perd 47,6 millions de dollars chaque année du fait de la mauvaise négociation des prix que devrait générer cette filière. Il a été sévère vis-à-vis de l’équipe dirigeante de l’Odeca.

Quelques jours plus tard, le 13 mai 2024, par Décret n°100/073, il a remplacé le directeur général, le directeur technique, le directeur administratif et financier, le directeur du Patrimoine de la Filière café. Il y a eu un seul rescapé dans l’ancienne équipe de direction, à savoir le directeur agronomique.

Le 15 mai 2024, il y a eu une séance de remise et reprise entre l’équipe sortante et celle entrante, sous la supervision du ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, Prosper Dodiko. Il a formulé plusieurs recommandations pour mettre fin au désordre dans le secteur. En ce qui concerne le dépulpage et le lavage du café, des décisions ont été annoncées.

« Il est formellement interdit qu’une station de dépulpage ou de lavage du café nouvellement construite ou en cours de construction traite et collecte le café cerise avant l’obtention du certificat de conformité des installations délivré par l’Odeca. Seuls les stations et les centres de transit qui ont été approuvés par la commission de suivi de la campagne café ainsi que l’équipe de suivi de la Présidence de la république du Burundi sont autorisés à collecter du café auprès des caféiculteurs », a recommandé Prosper Dodiko.

En outre, le ministre Dodiko a exhorté l’administration locale, les forces de l’ordre et la population en général à garder un œil bien ouvert pour s’assurer que le café n’est pas fraudé vers les pays limitrophes, particulièrement pendant la collecte du café cerise.

Commentant les changements intervenus à l’Odeca, le professeur Patrice Ndimanya, spécialiste de l’économie rurale, a indiqué que l’importance ne réside pas dans les hommes, mais plutôt dans les institutions et leur capacité à répondre aux attentes de la société. « L’urgence est de séparer l’Odeca en tant qu’opérateur et en même temps régulateur, car il n’est pas le mieux indiqué pour faire ce travail ». Par ailleurs, il a salué les recommandations du ministre allant dans le sens de la transparence.

Forum des lecteurs d'Iwacu

7 réactions
  1. Mafero

    Le problème c’est qu’au Burundi on ne prêche pas par exemple. On veut que le brave paysan fait tout pour les haut-placés et eux ne sont là seulement que pour récolter des dividendes. Aller demander par exemple parmi les généraux qui dirigent le pays combien de hectares de plants de caféiers ils ont investi. Même celui qui disait qu’il a récolté des tonnes et des tonnes de denrées alimentaires, je doute qu’il ait une seule plantation de caféiers.

  2. Mapoka

    Qu’est-ce que le Burundi a fait au bon Dieu pour avoir des dirigeants comme ceux d’aujourd’hui?
    Il manque:
    – d’eau dans des robinets mais le lac monte jusqu’a engloutir les villages entiers
    – d’électicité dans un pays de soleil et des grands lacs
    – d’essence au moment où partout dans le monde les pompes à essence sont pleines
    – de bière dans un pays où l’orge pousse, tout pousse
    – devises dans un pays qui produit la première qualité de caté et de thé au monde…
    – de nourriture dans un pays où tout pousse
    – de moralité dans un pays où l’on dit qu’on a mis « dieu » en avant
    – sécurité dans un pays où la police est à chaque coin de rue
    – Etc. La liste est longue.
    Tout manque.
    Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu?

  3. Marira

    Pourquoi sommes nous incapable de donner le prix que donnent les Twandais?
    Twese dushora ikawa hanze

  4. Kaziri

    Le problème de fonds est le suivant:
    1 kg de maïs, 1 kg de haricot ou même 1 kg d’orge
    rapportent beaucoup plus qu’un kg de café.
    Pourquoi alors le paysan le plus pauvre du monde se tuerait pour nourrir une poignée de corrompus et de corrupteurs.
    That’s the question.

    • Jean Pierre Hakizimana

      @Kaziri,

      Personne ne pourrait dire mieux. Merci pour cela.

      Vous savez, quand ces gens sont venus au pouvoir, personne ne leur a jamais dit que avec le pouvoir, vient la responsabilités. La responsabilité de savoir et surtout ne pas prendre le patron, ici les producteurs (du café ) pour des abrutis. La responsabilité d’apprendre comment les structures économiques fonctionnent. La responsabilité de respecter ce qui était déjà construit avant eux et travailler pour l’améliorer.

      Je suis certain que jamais ils n’ont pensé qu’un jour arrivera ou, le patron, ici le producteur, se reveille est utilisent les arbres pour cuire les haricots!

      Qui aurait pensé qu’un jour la Brarudi serait menacée de jeter les clés sous la porte?

      Tot ou tard la vérité finit part GAGNER!

      • karikunzira

        Nous allons arracher nos cafeiers et y planter des avocatiers. Appareement c est plus rentable. Nous allons aussi tester l orge. La Brarudi a enfin decide de cultiver cette matiere premiere au Burundi.
        Si du jour au lendemain le paysan Burundais y trouve son compte. Sur quelle base, voulez vous lui imposer le cafeier. Les besoins primaires de tout homme libre c est se nourrir et se vetir. Encore une question, est ce qu on peut se nourrir en cultivant du cafeier. Je doute tres fort. Nico gituma bazirandura canke ntibazikorere neza. Ne cherchez pas midi a 14 heures

        • Bajos

          👍🙏Nos valeureux paysans doivent cultiver la plante optimale.
          Personne d’autres ne les nourrit.

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