La semaine dernière, nous bouclions notre édition sur des interrogations au sujet de l’arrestation en Tanzanie du président du MSD, Alexis Sinduhije.
Une semaine après, nous ne sommes pas plus avancés. En effet, au fil des jours, une étrange cacophonie s’observe autour de cette arrestation : le porte-parole du gouvernement déclare, le plus officiellement du monde, que le gouvernement n’a rien à voir avec l’arrestation.
Or, côté tanzanien, les autorités affirment qu’elles ont agi sur « demande du gouvernement burundais ». Surréaliste. Que croire ?
Au vu de cet imbroglio politico-judiciaire, il y a lieu de s’interroger : si un dossier solide, bien ficelé, existe contre Alexis Sinduhije, pourquoi toutes ces dénégations exprimées par le porte-parole du gouvernement ?
Selon certaines sources, il s’agirait d’un « deal » entre services des deux pays qui n’ont pas assez mesuré l’impact politique d’une arrestation d’un opposant, suivie d’une extradition.
Aujourd’hui, rien ne dit que la Tanzanie va extrader un homme que son pays ne réclame pas…
En tout état de cause, politiquement, cette affaire tombe mal, au moment où le gouvernement assurait que les opposants politiques peuvent rentrer en toute quiétude au pays. Les exilés politiques vont encore réfléchir deux fois avant de rentrer…
Note : {Ce numéro a été envoyé sous presse avant la déclaration officielle du ministère de la justice qui annonce que le gouvernement du Burundi réclame Alexis Sinduhije. L’éditorial peut donc paraître anachronique.}