Mardi 05 novembre 2024

Société

Bye bye les humanités générales

11/11/2016 10

Avec l’enseignement post-fondamental, certains cours ont été retirés des nouveaux programmes. Un pédagogue parle d’un choix improductif.

Emmanuel Mashandari : «Les lauréats du post-fondamental  risquent de finir sans ces notions basiques.»
Emmanuel Mashandari : «Les lauréats du post-fondamental risquent de finir sans ces notions basiques.»

Plus de Biologie, ni de Physique, ni Chimie pour la section Lettres Modernes. Cette dernière porte dorénavant le nom de post-fondamental langues. Dans la classique section scientifique, le même constat : nommé Sciences dans le nouveau système éducatif, inutile d’y chercher les cours de Géographie et d’Histoire.

Une mesure décriée. C.I. est élève au lycée du lac Tanganyika. Il estime que le retrait de ces cours hypothèque leur avenir. « Le cours d’Histoire permettait de mieux comprendre le passé pour préparer l’avenir. Quant à la Géographie, c’était pour connaître notre milieu naturel.» Pour cet élève du 1er post-fondamental science, une heure de cours par semaine aurait suffi.

Emmanuel Mashandari, président du CONAPES (Conseil national du personnel de l’enseignement secondaire) émet aussi des inquiétudes par rapport à ce nouveau programme. Selon lui, ces matières constituent le fondement de connaissance chez les futurs lauréats des humanités générales. « Peu importe les sections, ces cours de Géographie et de Biologie restent indispensables pour chaque élève de par leur utilité dans la vie courante. »

M. Mashandari trouve indispensable que ces matières soient réintégrées dans les programmes. Il appelle le ministère de l’Education à revoir ces programmes : « Les lauréats du post-fondamental risquent de finir sans ces notions basiques. »

«La réforme, c’est ça !»

Un autre éducateur émet les mêmes inquiétudes. M.N., un ancien responsable d’école, craint que la notion des humanités générales ne soit en train de perdre sa substance. « Un humaniste se devait d’être une personne touche à tout, qui a des notions sur tous les domaines du savoir. »

Ce qui, selon cet ancien pédagogue, pourrait se perdre avec le nouveau système éducatif. « Cette polyvalence permettait d’ailleurs aux élèves burundais qui allaient faire leurs études supérieures à l’étranger de briller et de se distinguer.»

La grande erreur, insiste toujours M.N., a été de ne pas avoir consulté les bénéficiaires. «Le mieux aurait été que les enseignants, les responsables d’école soient davantage impliqués pour mieux peaufiner les cours à dispenser.»
Cependant, Edouard Juma, porte-parole du ministère de l’Education, est catégorique : «La reforme, c’est ça !» Il confirme que les lauréats du post-fondamental auront bel et bien des certificats des Humanités Générales. « Nous avons travaillé avec des pédagogues sur cette réforme. Il n’y a pas place aux sentiments, nous procéderons à une évaluation le moment venu.»

Forum des lecteurs d'Iwacu

10 réactions
  1. Nzakaha Zacharie

    Une évaluation pour constater les dégâts bien sûre. Nos enfants sont sacrifiés à l’autel du CNDD-FDD.

  2. Le problème n’est pas tant le programme mais la qualification des enseignants, les outils didactiques, la bibliothèque, les laboratoires, l’éthique et le code de conduite. La Biologie ou la Chimie sans laboratoire n’est ni plus ni moins qu’un chatouillement. Bref, il faut penser à optimiser le programme pour le rendre plus productif, penser à créer un espace pour enseignant et celui des élèves, et ce pour tout le monde et le reste viendra. Mais cela demande un Ministre charismatique capable d’être au-dessus de la melée

  3. Bukururu Matias

    Il faut accepter les changements. Abo bantu bashaka ku guma ku vya kera vyerekanye ko ata kamaro ni bibuke ko amase ya kera adahoma urutaro. Fondamental na post-fondamental nizibandanye. Gusa ingorane isigaye ni iy’abantu nk’abo bayanka lesdits « pedagogue » qui sont des fruits du « touche-à-tout » qu’il veulent perpetuer mu rwaruka rwacu. Kubera ari uko bameze, bazohava bigisha uko nyene hama dusange baturogeye abana. Il faut que les pedaguogue soient des vrais pédaguogues. Reta ikwiye gutegura inyigisho nkaburabwenge z’abarimu bose, kandi atari bimwe vyo kuja guhembwe « perdiem », vyo kwiga nyabuna kugira igihugu cogorore. Mu bihugu bitari bike ntawucigisha muri secondaire adafise MASTER, moins encore « les pedagogues specialistes ».
    Reka abarundi bige kandi bose, aho vyabereye ni kera. Iyo abarundi baba barize uburundi ntibuba buri mu ngorane bwagiyemwo kuva bwikukira. Ariko raba le % des burundais cultivés!!! Ni imparurwa, kandi vyagizwe n’impaka mu myaka itari mike. Abize na bo bakurikira systeme y’igikoroni!!! Et les résultat!!!! Ngo uburundi nibufatirwe ibihano!! Ngo bupfe. Ngo abatabazi b’abarundi muri somariya nibirukanywe abasomari bapfe bahone kuko uburundi bwohava buhatorera akoyokwe!!! Ngo ……… Ivyo ni vyo bize!!! Systeme educatif baciyemwo nivyo yabigishije!!! None uwo na we ngo nibandanye!!! Ishwi da nibihinduke. Hakomezwe cane n’inyigisho zo gukunda n’ugukundisha igihugu. Ntaho vyakabaye ko bene igihugu bitwa ngo barize aribo bagitabagura bananirwa bakaza kwazambira umukoroni ngo abafashe kugitabagura.
    Twikebuke nyabuna.

    • Polepole

      ça me fait froid dans le dos de voir qu’il y a toujours des gens qui pensent comme toi dans notre cher pays!
      Sans vouloir te manquer du respect, tu es passer à côté du sujet de discussion. Quand on parle de la « Chimie, la Physique, la Biologie, etc. » ça n’a rien à avoir avec la « Somalie, et les Sindumuja…. » moi je suis le fruit du système que tu dénigre mais je ne suis pas un Sindumuja et je ne demande pas la suspension de l’aide au pays. Donc sur certains sujets, arrêter s’il vous plait de ramener des sujets juste pour perturber l’ordre dans l’échange d’idée. On parle de ce que pourrait être la conséquence de ce système qu’on va mettre en place sur l’avenir de ceux qui vont suivre cette formation et surtout sur la mobilité entre différents types de formation que tout système éducatif devrait garantir.
      Merci!

      • Bukururu Matias

        Effectivement, il faut voir le sujet « education à partir de plusieurs points de vue. None wirabiye maths, phys na chimi, na anglais, … gusa muri analyse d’un systeme educatif, wumva woshika he? C’est un systeme. Ivyo nashizemwo we wasomyemwo ba sindumuja birahuye cane na education. Il faut seulement voir loin et essayer d’etudier le probleme educatif au fond. Naho utoja kure cane, avec un esprit critique et analytique, qui s’acquiert très rarement et difficilement dans ledit ancien systeme, ntivyogora kubona. Il faut donc seulement avoir les yeux pour capable de le voir. Au lieu de laisser de coté les différents points de vue ngo ni hors sujet. Hors suje vyanakajaheee!!!!
        Sory kabisa!!!

  4. Nganji

    Humanités Generales veut dire quoi?
    Touche-à-tout et capable de rien.
    Sinon essaiez de comparer différents systèmes dans différents pays voisins et lointains, développés et sous développés et alors tirez la conclusion.

    • Jean

      I have lived and studied in England for decades and their students know nothing unless from top universities. Some graduates cannot even write a letter. Secondary education should be basic. How can you have a critical mind if your knowledge span is so narrow?

      • Nganji

        Donc vous êtes le fruit de ce système. None on forme des « futurs critiquants » ou « futurs producteurs » de biens?
        Combien au juste avons besoin d’avocats? D’ingénieurs? Combien dz médecins spécialistes ou généralistes avont nous besoin?
        Enfin de compte avon nous besoin de quoi? Finalistes dzs HG qu’il faut reclasser dans universités pour enfin grossir le nombre de chômeurs dans les rues du centre ville ou des individus pouvant se faire valoir et servir dans la société?

    • Jean

      La specialisation a outrance n’est pas dans l’interet du savoir au niveau secondaire. Elle favorise une certaine division du travail, pour le bien des enterprises. Mais si on cherche a etablir une societe bien cultivee, il faut les humanities generales. Apres avoir fait les universites anglaises, la meilleure formation a mon credit reste toujours ce qu’on m’a appris au Burundi au cours du lycée.

  5. Mthukuzi

    La plupart de ces inquiétudes relèvent plus de la peur de réformes – surtout venant d’un régime qui n’inspire pas confiance – que de la dégradation de la qualité de l’éducation. La multiplicité des cours constituaient une entrave majeure à la maîtrise des matières essentielles dans chaque filière. Néanmoins, il aurait été nécessaire de renforcer à l’avance les capacités du personnel de l’enseignement fondemental et mettre à leur disposition tous les moyens nécessaires pour assurer une formation générale de qualité. Des efforts doivent être consentis pour éviter que sortent de nos écoles fondamentales des cancres sans aucune notion de culture générale.

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