Vendredi 22 novembre 2024

Économie

Bye bye « Grenier du Burundi » !

12/07/2017 5

Le marché dit « Grenier du Burundi » est fermé, depuis une semaine, sur décision du ministre de l’intérieur. Au grand désespoir des commerçants y exerçant.

Le « Grenier du Burundi » encerclé par la police, ce mercredi 5 juillet

Le petit marché de fruits et légumes, annexé au site de l’ancien marché central de Bujumbura, était encerclé par la police, ce mercredi 5 juillet, deadline des trois jours donnés aux commerçants pour vider les lieux.

Quelques marchandises s’aperçoivent à l’intérieur. Tous les stands situés aux alentours sont fermés. A quelques mètres, des femmes et des hommes aux mines renfrognées forment un petit groupe. Ce sont des commerçants venus récupérer leurs marchandises. Mais la police leur en a interdit l’accès.

C’est le 29 juin dernier que le ministre Pascal Barandagiye a pris la décision de fermer le « Grenier du Burundi ». Ce, dans le souci de rendre opérationnel le marché de Ngagara II dit Cotebu.

Le spleen des commerçants et clients

«Il n’y a plus de places au marché de Cotebu. Nos enfants vont mourir de faim», se lamente une vendeuse de fruits. Cette dernière dit perdre deux fois : ses marchandises périssables sont toujours enfermées.

D’autres commerçants affirment avoir déjà payé la caution de cinq mois voire plus, pour avoir un stand au grenier.

Une vendeuse de légumes dit avoir payé 150 mille Fbu, il n’y a même pas deux semaines. « Et voilà qu’on me chasse sans avoir consommé mon avance. »Même son de cloche pour un autre commerçant qui dit avoir payé 100 mille Fbu.

Ils demandent l’ajournement de l’application de la mesure. Entre-temps, expliquent-ils, nous pourrons vendre nos marchandises périssables et chercher un autre endroit.

Le commissaire du « Grenier du Burundi », Aimable Nduwayo, assure que les places sont garanties au marché de Cotebu pour les commerçants qui étaient sous contrat avec le « Grenier du Burundi ».

Des clients se disent également mécontents. Pour eux, le marché de Cotebu n’est pas facilement accessible, comme le centre-ville. « Chaque soir en rentrant du travail, j’achète des fruits au grenier. Mais il faudra désormais me programmer pour aller au marché de Cotebu. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. pacificateur

    Et cette crise aussi c’est le Rwanda qui en est derriere?

  2. roger crettol

    « dans le souci de rendre opérationnel le marché de Ngagara II dit Cotebu. »

    Ah bon ! Quels intérêts privilégie-t-on ici ? Et le ministre de l’intérieur d’intervenir ? Diantre ! Le maire de Buja court-circuité !

    Au pays de la belle gouvernance, tout est possible. Du pain et des jeux; la petite politique mise en scène comme un divertissement national, en attendant la grande parade électorale …

    JerryCan – mais vous vous y attendiez.

  3. Makuta

    Pourquoi ce ministre n’a pas voulu « dialoguer et consulter » avec ses partenaires avant cette decision qui tombe pour compliquer la vie du citoyen commercant. Quel est l’interet superieur de deplacer tout ce monde sans aucune preparation? Pour que tous ces commerecants tombent en faillite ou bien? Le vrai probleme du marche dit Cotebu est le suivant: la majorite de ceux qui ont recu les « stands » ne seraient pas des commercants exercants. La plupart seraient des officiels et autres personnes du systeme politique en place. Et ceci risque d’etre le cas pour toute la ville avec les recentes distribution des places en secret de tous les marches de la capitale apres reconstruction. Et le peuple votant qui va beneficier de tout cela????

    • Rugamba

      « La majorite de ceux qui ont recu les « stands » ne seraient pas des commercants exercants. La plupart seraient des officiels et autres personnes du systeme politique en place ». Ntubona ko wiyishuye igituma bugara tout autre lieu qui concurrence le marché cotebu. L’avenir des commercants nayo na famille zabo ngira uravye ukuntu batwaye igihugu nahone uraronka inyishu.

    • Munyangeri

      @Makuta

      Vous parlez de consulter les commerçants sur cette question par le Ministre Barandagiye? Etes-vous certain que ça ne serait pas une très grave offense pour cette autorité?

      Vous savez très bien que tous les régimes qui se sont succédé au pouvoir depuis plus de 50 ans jusqu’aujourd’hui ont toujours ignoré royalement la consultation des populations sur des questions fondamentales. Le cas le plus flagrant qui me vient en tête est celui de la consultation des citoyens sur les projets de loi soumis à l’assemblée nationale et au sénat. Dans l’état actuel des choses, il est strictement interdit à tout citoyen de soumettre un mémorandum à n’importe quelle commission parlementaire ou sénatoriale désignée pour étudier, article par article, tout projet de loi. Vous voyez un tel mépris? Les députés et sénateurs débattent et votent des lois pour lesquelles nous, en tant que citoyens concernés ne pouvons donner aucun avis?

      Je n’ose pas parler de ce que font les autorités chargées d’appliquer les lois et règlements que sont les ministres et les hauts cadres de l’administration. Le verbe consulter, pris dans ce sens, devrait être rayé du dictionnaire français en usage au Burundi.

      Le jour où les autorités de notre pays auront du respect pour les citoyens en les consultant (à l’exception de quelques rares referenda), nous commencerons à flotter sur un petit nuage!

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