La police a procédé ce mardi 7 mai, sur la deuxième avenue de la zone Bwiza, au démantèlement d’une quinzaine de maisonnettes en planches. Les propriétaires disent ne pas comprendre la raison d’être de cette opération. Ils assurent que l’administration leur avait donné l’autorisation d’y ériger ces boutiques.
«Nous sommes à court de mots », lâche l’un d’eux. «Nous sommes traités comme si nous n’étions pas des citoyens burundais», lance un autre, fâché.
Selon eux, c’est vers 4h du matin que la police a démoli leurs maisonnettes, en marge d’une fouille qu’elle avait menée dans la zone Bwiza. «Les policiers les ont démolies arguant qu’elles abritent des bandits».
Ces maisonnettes faisaient office de restaurants, de boutiques ou de bistrots. «Nous ne voyons plus comment nous allons vivre. C’est par ici que nous cherchions de quoi mettre sous la dent».
Ils demandent d’être rétablis dans leurs droits. «Nous sommes d’ici, c’est ici que nous avons grandi, on ne peut pas nous déloger comme des étrangers».
Une vendeuse d’avocats, passant sur les lieux, se dira «très touchée» par les faits. «C’est très dommage», regrette-t-elle, «quelqu’un essaie de monter ses projets pour subvenir à ses besoins mais les gens censés le protéger lui mettent des bâtons dans les roues». Et d’ajouter : «Nous, nous allons beaucoup perdre. Ils étaient nos clients potentiels».
Néanmoins, un habitant de la localité assure que ces jeunes constituent une bande de cambrioleurs qui dévalisaient les passants pendant les heures avancées. «Ils se cachaient dans ces maisonnettes et la police a eu écho de cette information ».
Ce que rejette Rachid Bigirimana, chef de cellule : «Depuis que je suis chef de cellule, il y a bientôt trois ans, personne parmi ces jeunes n’a été cité dans un dossier de cambriolage». Cet administratif à la base affirme que l’administration communale de Mukaza leur avait accordé l’autorisation de s’installer dans cette place.
Iwacu a contacté sans succès la police sur ce démantèlement.