La nuit du samedi 13 août, un policier, un membre du FNL (Rwasa) et un enseignant sont arrêtés par un groupe. Tous les trois sont battus à mort. Deux meurent sur le champ, le rescapé grièvement blessée accuse le chef de zone présent au moment des faits. Le parquet de Muyinga promet une enquête.
« L’attaque dirigée par Issa Nyamarushwa, le chef de zone Butihinda visait les militants des FNL», accuse Cyprien Nsengiyumva, enseignant à l’école primaire de la commune Butihinda à Muyinga. Il affirme avoir été attaqué par une vingtaine d’hommes avec de matraques.
Actuellement, la victime est admise à l’hôpital de Muyinga. Mardi, des plaies béantes étaient encore visibles au niveau de la tête et du bras droit. Ses habits, maculés de sang étaient à côté de son lit.
Tout commence dans la nuit de samedi le 13 août vers une heure du matin, raconte Cyprien Nsengiyumva. Le groupe dirigé par le chef de zone lui intime l’ordre d’ouvrir la porte mais il ne s’exécute pas.
Craignant qu’ils ne défoncent la porte, poursuit-il, les enfants qui dorment au salon ouvrent. Le groupe fait irruption dans la maison et fouille partout.
Un autre ménage est ciblé
Selon toujours la victime, le groupe lui exige de toquer à la porte de sa voisine, Virginie Inamahoro alias Riziki. Virginie, membre du comité provincial du parti d’Agathon Rwasa, sort de la maison avec Joachim Citegetse, un policier du commissariat de Muyinga qui y passait la nuit. D’après nos informations, le policier était en permission. Tous les trois sont conduits vers la localité de Ngara toujours en zone Butihinda. L’enseignant Cyprien Nsengiyumva et ce policier sont ligotés. Vers 3 heures du matin, se rappelle-t-il, passage à tabac: « certains utilisaient des gourdins, d’autres des pierres.» Ils accusent l’enseignant, un ancien responsable des jeunes du parti FNL en commune Butihinda de tenir des réunions nocturnes. Celui-ci nie les faits.
Mais les groupe s’acharne toujours sur le trio. Virginie et le policier meurent sous les coups. Agonisant, vers 5 heures du matin, l’enseignant est transporté à l’hôpital de Muyinga à bord de la camionnette de l’administrateur de Butihinda.
Aujourd’hui, sur son lit d’hôpital, la victime craint pour sa sécurité : « Ils peuvent m’achever d’un moment à l’autre ». Sous couvert d’anonymat, des habitants de Butihinda attribuent cette attaque au chef de zone et son groupe de jeunes Imbonerakure du Cndd-fdd.
« Nous attendons la partie plaignante »
Interrogé par Iwacu, Frédéric Ntamatungiro, procureur de la République à Muyinga indique que les enquêtes sont en cours pour « identifier les bourreaux. » Il précise qu’il vient d’arrêter Issa Nyamarushwa le chef de zone pour le protéger contre la justice populaire mais aussi pour faciliter les enquêtes : « Il est incarcéré à la prison de Muyinga ».
Pétronie Sindabahaga, gouverneur de la province Muyinga confirme l’arrestation du chef de zone de Butihinda. Elle espère que le procès ne va pas tarder: «Nous demandons à toute personne ayant des éléments à charge de les fournir au procureur », soulignant que « les responsabilités seront établies grâce aux enquêtes que le parquet va mener.»