Plus d’une quarantaine de familles qui se qualifient de déplacés de guerre refusent de quitter le site dit JRS où ils sont logés, au quartier Kiyange II. L’autorité communale précise que des gens, qui ne sont pas des déplacés, ne peuvent pas y rester.
<doc5284|left>Cet endroit était occupé par le Jesuit Refugee Service, un organisme non gouvernemental, qui avait créé des ateliers, au bénéfice de ces déplacés, pour des activités génératrices de revenus. C’était au début des années 2000 à cause de la guerre au Burundi.
Dans ce site, une petite maison est occupée par quatre familles de plus de trois enfants chacune. L’espace privé pour une famille est délimitée par une moustiquaire. A l’intérieur, tout le monde étouffe, mais cela ne semble gêner personne. « Nous n’allons jamais quitter cet endroit parce que nous sommes des vulnérables », précise l’un des occupants. « Plusieurs d’entre nous se sont mariés dans ce site. Nous sommes des citoyens burundais, l’Etat doit nous aider », martèle un homme de 35 ans qui a déjà eu trois enfants.
En 1997, ils se sont installés dans le quartier Kiyange II, fuyant certains coins du pays où la guerre sévissait. Certains louaient ces maisons. Beaucoup d’entre eux ont perdu les leurs, ils sont seuls aujourd’hui et proviennent de différentes provinces du pays. Dans les années 2000, la plaine de l’Imbo a connu une terrible inondation et ils ont été obligés de s’installer dans ce site. « Au lieu de nous venir en aide, les autorités font tout pour nous en déloger. Ils ont déjà détruit nos maisons, coupé des arbres fruitiers. Ils nous intimident et font payer les loyers mensuels à certains sous peine d’être chassés », se plaint une quinquagénaire.
Avec l’installation du courant électrique, ces habitants dénoncent les manigances de l’autorité communale qui envisagerait de vendre une partie de ce site à des personnes ayant plus de moyens.
Pour Pauline Ruratotoye, administrateur de la commune Buterere, ces gens doivent quitter cet endroit qui appartient à la commune, le plus vite possible. « Ils ne veulent même pas discuter, ils doivent aller chercher, ailleurs, des maisons à louer », indique-t-elle.