A Kiyange I, zone Buterere, commune Ntahangwa, certaines familles victimes des inondations d’avril 2018 ne dorment plus dans les dans des tentes. Des bienfaiteurs leur ont construit de nouvelles maisons.
« Après l’apocalypse d’avril, la vie reprend de plus en plus son cours normal. On ne dort plus dans des tentes », se réjouit Madeleine, la soixantaine, croisée à proximité de l’endroit appelé « Kwa Manwangari », dans le quartier Kiyange I, zone Buterere, commune Ntahangwa. Aujourd’hui, elle possède une nouvelle maison en briques cuites et couvertes de tôles. Elle la partage avec ses trois petites filles.
Dans ce quartier fortement touché, l’ONG Caritas a déjà construit 50 maisons pour 50 familles, selon Patrice Sibomana, son chef. Chacune a un salon et une chambre, ce qui est un signe d’espoir pour les bénéficiaires. « C’est vraiment une action salutaire. Nous avons passé des nuits cauchemardesques dans des tentes ou sous des arbres. Aujourd’hui, j’ai une place pour mon épouse et moi et une autre pour les enfants », confie un des hommes sinistrés. Les inondations d’avril avaient emporté sa maison, du matériel de couchage, des ustensiles de cuisine, etc. Dans cette même localité, une vieille femme ne tarit pas d’éloges sur Caritas : « Elle nous a sauvés. Au moins, nous avons où nous abriter. »
Pour sa part, le chef de quartier Kiyange I signale que cette organisation y a prévu la construction de 100 maisons par tranches. « La deuxième va sûrement bientôt commencer. »
Outre Caritas, il fait savoir qu’une autre organisation est en train de construire dix maisons. « Cette fois-ci, chacune aura deux chambres et un salon.» Et de souligner que les sinistrés locataires ont reçu une assistance en argent pour payer leurs loyers.
La reprise de l’assistance en vivres est également un signe d’espoir. « Après presque deux mois d’interruption, nous avons reçu des haricots, de la farine de maïs, du sel, de l’huile pour quinze jours », confie T.K., un autre sinistré.
Des problèmes persistent…
Malgré le début de la construction de ces dix autres maisons, les bénéficiaires ne sont pas rassurés. Et pour cause, les travaux sont au repos, depuis plus de deux mois. Seules des fondations existent.
« Après la décision de suspendre les activités des ONG, les travaux se sont arrêtés », déplore un des sinistrés, exaspéré. Ces familles dorment dans des tentes en attendant désespérément la reprise.
Pour rappel, 29 mai 2018, la Croix-Rouge Burundi avait distribué 178 tentes familiales aux propriétaires de maisons totalement détruites. « Ce sont des abris d’urgence », avait-elle précisé.
Avec la saison pluvieuse, ils craignent de revivre le même scénario que celui d’avril. « Kiyange I a été envahi par la rivière Mutimbuzi. Aujourd’hui, cette rivière n’est pas encore canalisée. Cela nous fait peur », s’alarme G.B., un autre sinistré. Et de déplorer l’insuffisance et l’irrégularité de l’assistance en vivres. « Ils ont vraiment besoin d’une assistance consistante, car ils n’ont rien sauvé et leurs champs ont été détruits», plaide M. Sibomana.
Une question qui préoccupe le gouvernement. « Nous sommes conscients de cette situation. L’étape est au rassemblement des moyens », a déclaré Révérien Simbarakiye, porte-parole du ministère de la Solidarité nationale.
Pour la Mutimbuzi, Anicet Nibaruta, adjoint du directeur-général de la Protection civile, rassure qu’elle a été remise dans son lit. « Qu’ils y arrêtent les travaux champêtres parce que cela fragilise ses berges ».