La jacinthe d’eau, qui avait envahi les lagunes de Buterere, a été enlevée. Un travail qui a coûté plus de trois millions de Fbu. L’odeur nauséabonde qui s’en dégage n’est plus. Le voisinage jubile.
« C’était vraiment une situation catastrophique. Le milieu était devenu invivable. Dans l’après-midi, avec le vent, tous les quartiers environnants étaient envahis par une odeur nauséabonde », raconte un habitant de Buterere, à une vingtaine de mètres des lagunes de Buterere. Notre vie était en danger, poursuit-il, indiquant que beaucoup d’entre eux souffrent de maladies respiratoires. Pour le moment, il signale que la situation a changé. Une femme rencontrée tout près de ces lagunes pousse un ouf de soulagement. Elle souligne que beaucoup d’enfants des familles environnantes ont des problèmes respiratoires. Pour elle, c’est une chose louable que le Setemu a faite. Elle lance un appel aux autorités de penser au bien-être de la population et aux médias d’alerter en cas de récidive.
Un autre habitant de la commune urbaine de Ngagara, Quartier IX, demande au Service Technique Municipal (Setemu) de veiller à ce que cette situation ne se reproduise pas. Ce professeur dans une école secondaire à Bujumbura affirme que la jacinthe d’eau et d’autres plantes s’y développent en cas de non traitement ou de traitement partiel des eaux usées. « Ce qui a un impact négatif sur les quartiers environnants et le lac Tanganyika. » Il demande ainsi aux autorités municipales de penser au bien-être des populations environnantes et à la biodiversité du lac Tanganyika.
La tâche n’a pas été facile
« Auparavant, dix ouvriers ont été engagés pour enlever la jacinthe d’eau dans ces lagunes. Mais comme ils sont larges, nous avons été obligés de recourir aux particuliers. Des pirogues ont été utilisées et le coût a été fixé à 3, 5 millions de francs burundais », signale Aloys Mbonihankuye, directeur technique au Setemu. Il indique que cette institution ignore l’origine de cette plante envahissante. Or, des chimistes, dont le Dr Théophile Ndikumana, chimiste et professeur à l’Université du Burundi, soulignent que la présence de la jacinthe d’eau montre que le traitement des déchets n’est plus effectif. « Cette plante grandit dans un endroit où la charge organique est très élevée. »
M. Mbonihankuye estime qu’il est nécessaire de mettre en place une équipe de suivi de ces lagunes. Une idée appuyée par Emmanuel Ndorimana, directeur général des ressources en eau et assainissement au ministère de l’Environnement. Il annonce, par ailleurs, qu’un plan de réhabilitation de tout le réseau des stations d’épurations des eaux usées est déjà élaboré. Le coût financier oscille autour de 3 milliards de Fbu. Provisoirement, M.Ndorimana propose aux services concernés de rendre disponible un camion vidangeur pour que ces lagunes ne soient plus envahies.
Brava! Mais il faut que le travail de suivi continue.