Sept élèves finalistes de la section soins infirmiers à l’école technique paramédicale de Buterere ont été arrêtés ce lundi 24 septembre. Le directeur les a accusés de l’avoir séquestré et dépouillé de son téléphone portable.
«Nous ne savons pas où donner la tête. Ça fait deux semaines que les autres élèves suivent les cours. Nous n’avons ni diplômes, ni bulletins ou de places pour refaire l’année», déplore une élève rencontrée au chef-lieu de la zone Buterere, commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura. Ils avaient organisé un sit-in devant la direction de cet établissement. Ils demandaient de recevoir leurs bulletins et des places de redoublement.
Le début de cette affaire remonte en juin dernier. Après la passation de «l’examen théorique commun », le ministère de la santé publique a affiché les listes des candidats à l’examen d’Etat. 51 élèves avaient réussi et 77 autres échoué. 3 semaines après, ce même ministère constate qu’il y avait eu des erreurs. Après analyse des résultats issus des délibérations, il s’est avéré que 16 parmi ceux qui avaient réussi, ont plutôt échoué et 12 élèves parmi ceux qui avaient échoué ont réussi.
Selon les parents sur place, les 16 élèves dont les noms ont été élagués sur la liste des candidats à l’ex-Etat ont entamé des procédures de réclamation. Un seul élève parmi les 16 a été rétabli dans ses droits : «Nous avons demandé au directeur pourquoi ce changement et il nous a renvoyés au ministère de la Sante publique».
L’un d’entre eux, la cinquantaine, n’en revient pas. «Les parents et les élèves ont écrit au ministre de la santé et à celui de l’éducation, nous n’avons jamais eu de réponse. Nous nous demandons si les lettres sont arrivées à destination».
Selon un élève qui a requis l’anonymat, le directeur de cet établissement est un menteur : «Il nous a toujours bloqués, il nous a assurés que notre dossier est connu au ministère de la Santé publique et qu’il va plaider en notre faveur. Il nous a expliqués que le ministère ne lui a pas encore autorisé de donner des places de redoublement».
«Ces plaintes n’ont pas raison d’être»
Emmanuel Ngabireyimana, directeur de l’école technique paramédicale de Buterere, nie en bloc toutes les accusations. Selon lui, l’origine de cette affaire est l’erreur commise au ministère de la Santé. «L’examen théorique commun et la délibération relève de ce ministère». Et après la modification des résultats issus des délibérations, les étudiants retirés de la liste n’ont pas reconnu l’échec.
M. Ngabireyimana affirme que les plaintes de ces élèves n’ont pas raison d’être. « Je n’ai jamais refusé de leur donner des bulletins ou des places pour redoubler. Ceux qu’ils le veulent peuvent venir à tout moment».
Néanmoins, il souligne que certains ne sont pas autorisés à retourner dans la même classe car ils auraient triplé dans l’année terminale. «Ils savent eux-mêmes qu’ils n’ont plus droit d’avoir une place et ils font tout pour semer la pagaille».
Les parents demandent justice pour leurs enfants : «Nous comprenons qu’ils n’ont pas eu une note suffisante pour avoir des diplômes, mais qu’il nous donne au moins leurs bulletins afin que nous cherchions une inscription dans d’autres établissements».
Signalons que ces sept élèves ont tous recouvré leur liberté ce lundi vers 18 h.