Les habitants du village de paix de Nyakiga, commune Butaganzwa, vivent dans une extrême pauvreté. Leurs maisons s’écroulent une à une. Les autorités administratives sont dépassées.
Créé en 2008, ce village abrite les réfugiés de 1993 et les rapatriés de Tanzanie. Ils sont au nombre de 402. Sur 104 maisons, seules onze sont en bon état. 24 maisons se sont déjà écroulées, 69 sont sur le point de s’affaisser.
D’après Mamert Buregeya, chef de ce village, quand la pluie tombe, l’eau inonde les maisons. Sans parler du froid. En outre, poursuit-il, pour avoir de l’eau propre, ils parcourent plus de 5 Km. Selon le chef du village, ils boivent l’eau qu’ils puisent dans les marais. Ce qui cause des maladies.
L’administration est dépassée
M. Buregeya signale que ces réfugiés et rapatriés ne bénéficient pas de soins de santé. Les centres de santé les obligent à acheter les cartes d’assurance maladie. «Il nous est difficile d’avoir 3.000 Fbu pour nous procurer ces cartes», lance-t-il. Selon lui, les vivres que le ministère de la Solidarité leur donne de temps en temps restent insuffisants. En plus, il indique que les terres sont infertiles et demande au gouvernement de leur chercher d’autres terrains.
Selon l’administrateur communal de Butaganzwa, Abraham Ndikumana, la commune est impuissante. Il lance un appel aux bienfaiteurs d’aider ces réfugiés et rapatriés à reconstruire leurs maisons. Même son de cloche de la part du gouverneur de Ruyigi, Cyriaque Nshimirimana. Ce dernier souligne qu’il a déjà soumis la question au ministère de la Solidarité. Le gouverneur reconnaît que les inquiétudes des habitants de ce village de paix concernant les attestations de possession des parcelles sont fondées. Il déclare qu’il va envoyer la commission foncière communale pour étudier cette question.