<doc516|right>Le sanctuaire de Businde avait été interdit par les autorités provinciales. Il faut préciser aussi que ce lieu n’était pas reconnu par les autorités ecclésiastiques.
En allant prier à Businde, les adeptes de Zebiya bravaient donc l’interdiction. De facto, ils étaient dans l’illégalité. De plus, [l’enquête de notre correspondant dans le nord->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5061], qui s’est rendu sur place tout de suite après le carnage prouve que ce sont les adeptes qui ont attaqué les premiers en lançant des pierres contre le chef de poste de la police. Il faut dire les choses comme elles sont : les adeptes de cette femme qui se déclare prophétesse ont tort sur toute la ligne.
Mais la réaction de la police a été terrible. A des jets de pierres, ils ont répondu par des rafales de kalachnikov. La police a tiré dans le tas. Neuf morts déjà et une quarantaine de blessés.
Une police digne de ce nom devrait être caractérisée par le sang-froid, la retenue. Même en cas provocation ? Surtout en cas de provocation. Il semble que c’est d’ailleurs ce que l’on apprend en premier aux policiers. Ailleurs, ce qui s’est passé à Businde s’appelle une BAVURE et des sanctions devraient être prises.
Mais les tirs de Businde ne seront pas sanctionnés. Déjà, le ministre de tutelle, à quelques mètres des cadavres étalés sous le soleil, a congratulé les policiers tireurs et traité les survivants de « terroristes ». Si ça se trouve les policiers recevront une médaille pour services rendus…