La réserve naturelle de Vyanda brûle presque toutes les nuits. Les auteurs de ces incendies ne sont pas identifiés.
C’est devenu une habitude. Chaque saison sèche, des centaines d’hectares de la réserve naturelle de Vyanda partent en fumée sans que les auteurs de ces incendies criminels ne soient identifiés. Des chefs de collines ont été limogés, d’autres sont emprisonnés pour complicité dans sa destruction, mais ce phénomène perdure. A côté des incendies, des gens y habitent, cultivent, chassent ou coupent des arbres.
Selon Obède Ntineshwa, responsable des forêts dans la région sud au sein de l’OBPE (Office burundais pour la protection de l’environnement), la destruction de la réserve naturelle est sur une allure très inquiétante : « Dans moins de 2 mois, environ 200 ha sont déjà partis en fumée. »
Il lance un appel aux autorités administratives et judiciaires à s’impliquer davantage pour mettre fin à cette destruction. Il demande aux ministères ayant l’environnement, l’agriculture et l’élevage ainsi que celui de la justice d’appuyer les actions de sensibilisations de la population de cette commune afin de participer à sa protection.
Les actions de rechercher les auteurs de ces incendies criminels doivent être appuyées. Selon ce responsable, ces incendies éclatent toujours la nuit et il devient difficile de savoir les présumés auteurs.
Les éleveurs sont souvent pointés du doigt comme étant les principaux présumés auteurs pour des pâturages de leur bétail qui ne va plus en transhumance dans les autres régions. D’autres personnes dont certains administratifs à la base sont impliqués dans la coupe des arbres en planches ou dans la fabrication du charbon.
Plus de 300 ménages vivent dans la réserve
Un autre défi auquel est confrontée cette réserve est la présence de plus de 300 ménages qui y vivent depuis l’année 2000. Selon le responsable de cette réserve au sein de l’OBPE, des démarches ont été entreprises par les autorités administratives pour rechercher un autre espace pour installer ces ménages. L’insuffisance des gardes reste aussi un défi.
Avant la crise de 2015, des touristes, des étudiants et des chercheurs venaient nombreux visiter le site de Nyaronga situé dans cette réserve où vivent des chimpanzés et des gorilles de montagnes qui sont rares en Afrique.
Un éleveur qui a requis l’anonymat indique que beaucoup d’éleveurs dans cette commune pratiquent l’élevage de prestige et avaient l’habitude de faire la transhumance au cours de la saison sèche. Des vaches partaient pour les régions naturelles de l’Imbo, de Buragane et du Mosso à la recherche de l’herbe mais aujourd’hui la transhumance a été interdite. « Certains pourraient être tentés d’incendier des montagnes pour avoir des jeunes repousses d’herbes pour leur bétail. »Signalons que la superficie de réserve naturelle de Vyanda est de 3 900 hectares avec beaucoup d’arbres de pins.
C’est chaque année comme cela à cause du manque de rigueur, de sérieux et de détermination de la part des autorités locales de cette commune. Pourtant, si les habitants aux alentours de cette réserve étaient encadrés, le comme on l’a fait dernièrement avec la réserve naturelle de la Ruvubu, je suis sûr que les choses iraient mieux.. L’administrateur de cette commune, les chefs de collines, les chargés du renseignement qui sont occupés à pourchasser les anti-troisième mandat, tout ce monde-là devrait se mettre ensemble pour protéger cette réserve, une des rares qui restent dans cette partie-là du pays où le déboisement et la surpopulation font des dégâts environnementaux catastrophiques. Le manque de vision et de leadership de la part de ceux qui gouvernent le pays depuis quelques temps déjà pour limiter la démographie galopante au Burundi sont à signaler.